[Fanfiction ] By your side.

An deiner seite
CHAPITRE 31

Je la serrai très fort contre moi, profitant de cet instant une dernière fois. Nous étions le 3 janvier, dans le hall, et ses parents l’attendaient. Ils tenaient ses dernières valises en mains, regardant nos aux revoir touchant. Elle avait tellement fait pour moi. Stéphanie était la seule vraie amie que j’avais pu avoir dans ma vie, et maintenant elle s’en allait. J’allais sans doute la revoir, mais dans combien de temps ? Peut-être qu’avec sa nouvelle vie elle allait m’oublier totalement, mettant de côté tous ces beaux moments que nous avons eux ensembles, toutes ces confidences et ces passages douloureux que nous avions partagés avec une si belle complicité. Steph renaissait, et moi je n’avais pas terminée de mourir. J’étouffai un sanglot, et je sentis une larme mouillée mon cou. Elle pleurait, elle aussi.

« Tu m’abandonneras jamais, hein ? »
Demandais-je, d’une toute petite voix. Stéphanie resserra son étreinte.

« Qu’est-ce que tu crois ? Non ! Idiote. Tu as trop fait pour moi. On est unie. Pour toujours. »
Ma meilleure amie me délaissa pour rejoindre ses parents, et elle m’adressa un sourire réconfortant, comme elle savait si bien le faire.

Autrefois je détestais pleurer devant des gens, trouvant que c’était un signe énorme de faiblesse, mais ma meilleure amie avait appris à me connaître, et la confiance que j’avais en elle m’avait permise de m’évader chaque fois que j’en avais besoin, de laisser mes émotions me submerger sans en avoir honte. Ses parents me remercièrent poliment de tout ce que j’avais fait pour leur fille, et de les avoir invités à son anniversaire et ils quittèrent le centre. Ma meilleure amie était partie, ma confidente, celle qui m’avait aidé à affronter la vie chaque jour, depuis plus de 2 mois. Elle avait été mon sourire, elle effaçait mes larmes. Stéphanie Brien était cette fille extraordinaire qu’il vous est permit de rencontrer une seule fois dans votre vie. Ses défauts la rendaient charmante, ses qualités s’associaient aux miennes. Nous étions deux amies inséparables, désormais séparées. Honnêtement, notre amitié a beau être invincible, quand la vie se met à travers votre chemin, il se peut qu’un éloignement souvent mortel survienne.

D’un pas nonchalant je m’en allai dans la salle d’appelle, et sur un coup de tête je m’assis et pris place sur une chaise, m’empressant de prendre le combiné et de composer le premier numéro qui me vint en tête.

« Hallo ? »
C’est une voix toute endormit qui me répondit. Oups. J’esquissai un léger sourire, comme si cette personne se trouvait droit devant moi, alors qu’elle était à des milliers de kilomètres d’ici.

« …C’est qui ? »
Demandais-je, comme une idiote, alors que c’est moi qui avais appelé cette personne.

« Gustav Schäfer »
Merde. Qu’est-ce que j’avais fais ? Tu sais où ça te mène les attaques d’impulsivités maintenant, jolie Alexia. J’appelais sans doute sur son cell, et il dormait sans doute, et sans doute que maintenant il me trouvait cinglée. Je me trouve cinglée, il me trouve cinglée, je suis cinglée, fin. Je ris maladroitement, gênée.

« Ah euh … C’est…Alexia. »
Je repris mon souffle, totalement surprise par moi-même. Pourquoi Gustav en particulier ? En une fraction de seconde j’évaluai l’état de la situation ; Ils me manquaient. Appeler Bill ne m’intéressait pas, Tom me rendait perplexe, et Georg ne méritait même pas d’entendre ma voix, alors j’avais appelée Gustav. D’une voix toute endormit il répliqua ;

« Ah chouette … Tu sais qu’il est 3 heures du matin en Allemagne ? »
Je ne répondis pas mais je m’empressai de poser une autre question, qui se devait essentielle pour moi.

« Les gars vont bien ? Vous allez bien ? Tout se passe comme vous voulez ? »
J’avais dis ça sur un ton si rapide que j’ignorai même si mon interlocuteur m’avait comprise, après tout, il avait beau être quasi bilingue, sa véritable langue était l’allemand. Je me mordis la lèvre inférieure, jouant nerveusement avec une mèche blonde de mes cheveux, et fixant sans intérêt particulier la dame qui me surveillait. Cette pièce était si poussiéreuse… Je me demande combien de personnes ont attendus désespérément un appel ici. Combien d’entres elles l’ont reçus, et combien d’autres ont appelés leurs parents ou leurs proches pour annoncer qu’elles quittaient le centre. Tout ça me dépasse. Je suis dépassée. Dépassée et cinglée. Ah mais ta gueule, conscience. Le batteur de Tokio Hotel sembla se réveiller peu à peu.

« …Écoute Alex, ce qu’on a vécu avec vous c’était génial, sincèrement … Mais là, à 3 heures du matin, je crois que ce n’est vraiment pas le moment d’en parler … Tu vois, on a notre vie ici, nos problèmes, et notre job. Je dois dormir. Bonne nuit, ok ? Prends soin de toi. »
Je fronçai les sourcils, et j’ouvris la bouche pour dire au revoir, mais il avait déjà raccroché. Je crois que tout n’allait effectivement pas comme ils le souhaitaient. Et moi, j’étais ici, impuissante. Je ne servais absolument à rien.

Je me relevai, et je marchai machinalement vers l’extérieur, empruntant le petit sentier et me dirigeant vers ce pont. Ce petit pont si tranquille, qui me rappelait tant de souvenirs. Lorsque je m’étais totalement abandonnée à Tom, et que j’étais si détruite. Pourtant, je ne regrette même pas, même plus. Je m’allumai une cigarette, sentant cette envie incontrôlable me chatouiller les veines. Un joint, une ligne de coke. Comme ça serait soulageant… Tremblotante, je portai la clope à ma bouche, essayant d’y tirer un plaisir que je ne trouve que dans la drogue, mais ce fut sans réussite. J’étais accoudé à la rambarde, fixant la rivière. Et si j’y sautais, qui me rattraperait ? Ils sont tous partis.

«Calme-toi Alex’. Ça ne te serre à rien. Tu gâcherais tout. TOUT. »
Murmurais-je, la voix écorché par le mal intérieur, pour moi-même.

Puis je repensai à ce rêve. Celui qui m’avait permis de faire un pas en avant. Cette envie de suicide, cette rage envers cet endroit. Pourquoi ? Je cherchai pendant plusieurs minutes la solution, la faille. Ce qui n’allait pas pour que moi, ou cette fille dans ce rêve, voulu en finir. Pourquoi avait-elle rebroussée chemin, contre qui en voulait-elle. J’avais tellement changée depuis tout ça.

« Bill ! »
Soufflais-je, sans même avoir pensé quoi que ce soit. Je clignai des yeux plusieurs fois, incapable de comprendre la raison de cet appel envers ce chanteur, mais je ne bougeai pas. Je m’accrochai très fort à la rambarde, comme si un ouragan menaçait de me l’arracher, et je fermai les yeux. Je sentis une goute, puis deux, et trois … C’était la pluie. Je relevai la tête vers le ciel, et passai ma main sur mon front plein de sueurs, alors qu’il faisait plutôt froid. Une ligne de coke, un joint … Une ligne de coke …

« Relax »
Puis je m’écrasai sur le sol, lâchant l’étreinte vers cette rambarde. Je me couchai en boule, fermant les yeux, essayant de retenir cette envie. J’avais souvent eu envie de consommer, et c’est normal, mais jamais une fois aussi forte que ça. Et ce n’était pas que ça. Il y avait quelque chose, quelqu’un … Qu’est-ce qui se passait ? Que m’arrive-t-il ? Et si je rêvais ? Non, c’est impossible. J’ai trop mal. Un rêve ne blesse pas. Les goûtes de pluies me tombèrent dessus, et je me sentais incapable de les affronter. Incapable de me relever. J’utilisai le dernier élan de force qu’il me restait pour éteindre ma cigarette. Je n’avais jamais autant tremblée. J’étais épuisée.

« Rette mich. »
Murmurais-je faiblement, en allemand. Après un effort surhumain, je sortis mon MP3 de ma poche, et je posai les écouteurs sur mes oreilles, après avoir appuyée sur PLAY. La playlist allemande de Tokio Hotel se mit à jouer en boucle. Ils étaient là, by your side. Couchée en boule, me faisant submerger par la pluie, avec la rivière comme bruit de fond, je les écoutai. Ils me sauvaient, ils me sauveraient. Ils ne le savaient pas, mais grâce à eux, je m’en sortirai. Ils se foutaient peut-être de moi, désormais, mais moi, je m’accrocherai. Que ce ne soit qu’à de vulgaires chansons que je comprends à peine, ou à des souvenirs que plusieurs personnes n’auront jamais, à leur grande déception. Je tremblais. J’avais chaud, alors qu’il faisait au moins -10, et que je n’étais pas habillée en conséquence, mais j’étais consciente. Je réalisai la chance que j’avais. Enfin. Après tout ce temps. C’était là, la clé. Peut-être que je n’avais pas la force de me relever pour l’instant, mais je savais que je n’avais même pas besoin de sauter pour être sauvée, parce que c’était plutôt ; qui va m’empêcher de sauter. Et c’était eux. Et elle, Steph.

Ils étaient derrière moi, à me secourir, à me relever, à m’aider. Ils étaient là, à m’entendre gueuler, à endurer mes sautes d’humeurs. Peu importe le moment, ils étaient là. Ma meilleure amie était peut-être partie, mais je croyais en elle. Il était impensable qu’elle puisse m’abandonner un jour. Et eux, Tokio Hotel, peut-être qu’ils le feraient, qu’ils me laisseraient seule, mais j’avais ces souvenirs en tête, ces souvenirs qui me rendaient nostalgique, oui, mais heureuse. J’avais leurs chansons. Ma bouée de sauvetages. Une ligne de coke n’arrangerait rien. Et ce raisonnement là, c’est après deux mois de thérapie que je l’ai compris. La pluie me glaçait, mais mon nouvel état d’esprit me réchauffait. Et comme si elle était humaine, cette envie de substances illicites me passa. Alexia Parker, tu t’en sortiras. Je m’en sortirai.

No one knows how you feel
CHAPITRE 31

Les jours passent, la thérapie de groupe a reprit, et alors que je devrais m’ouvrir d’avantage pour passer à travers chaque étape, je me renferme. Au début nous étions toutes des femmes brisés et détruites par le passé, qui nous unissait au fond, et nous refusions d’émettre un quel conque commentaire à ce sujet, mais au fil des discussions, nous avons avoués peu à peu nos petits bobos du quotidien, et c’était en ça que consistait la thérapie. Se pardonner le passé, et aller de l’avant. Apprendre à vivre avec nos cicatrices, tout en soignant les dernières blessures qui ne sont pas refermés. Mais on dirait que je n’ai plus la force. Depuis ma faiblesse et ma tentation sur le pont, j’avais décidé de me relever, de m’efforcer d’être à l’écoute durant les séances, de me confier plus souvent, de ne pas avoir honte de pleurer, mais la chambre vide et les discussions marantes avec les gars me hantent, me manquent. Il y a une semaine exactement que ma meilleure amie n’est plus à mes côtés. Oh bien sûr, elle me donne des nouvelles, me partage son bonheur … Mais je n’arrive pas à être entièrement heureuse pour elle. Qu’est-ce que cette putain de dépress alors que tout devrais bien aller, alors que je sors d’ici dans un mois ? Je devrais me préparer, aller de l’avant, mais je suis bloquée. Bloquée, depuis leur départ. Ils ont été néfastes pour ma thérapie, tout en étant essentiel à mon bonheur. Ça, je ne l’ai compris que maintenant.

« Alexia, qu’est-ce qui se passe ? »
Me demande un gardien, qui m’a entendu pleurer la nuit dernière. Je lève les yeux vers lui, et je ravale. Je n’avais pas remarqué que j’étais adossé sur le mur du couloir depuis plus d’une heure. Je regarde ma montre, perturbée ; 18h05.

« Rien. »
Je soupire.

« Mais c’est ça le problème. Écoute chérie, je ne sais pas ce qui t’embête à ce point, mais tu pourrais couler tes dernières étapes si tu restes aussi déprimé que ça. »
Et encore ça. Toujours, et toujours les étapes. J’ai passé toutes mes étapes jusqu’à maintenant, et au cas où vous ne le saviez pas, il y en a 12. Chaque étape comporte un thème, une épreuve de notre vie que nous devons arrivés à gérer, à pardonner, à accepter … Et si ce n’est pas le cas, nous pouvons rater cette étape, et alors la recommencer, et dans ce cas-là, notre sortie est retardée.

« Oui je sais … Je suis désolée, j’essayerai de me reprendre. »
Ce gardien me parle beaucoup ces derniers temps. Il doit être dans la trentaine, et il surveille notre étage. Si je me souviens bien, c’est lui qui avait intervenue lorsque Tom m’avait achalé, dans la salle de bain. Cette simple pensé à propos de Tom me fait sourire. L’homme s’adosse au mur, à mes côtés.

« Tu sais, quand je suis entré en thérapie, j’ai eu des down moi aussi, mais tu passes à autre chose, tu te concentres, tu écris … J’en sais rien, tu te changes les idées … ! Ça ne disparait évidemment pas tout de suite, mais tu y arrives.»
Il se retourna vers moi et m’adressa un sourire. Il était beaucoup plus grand que moi. Et j’ai omis de vous dire aussi, que les gardiens sont généralement des anciens toxicomanes, alcooliques, qui s’en sont aujourd’hui sortis.

« Oui, j’essaie, mais ça ne passe pas. Ils me manquent tellement. »
Et hop, un bout de trop. Il n’aurait jamais dû savoir que ces gars-là me manquaient, même s’il ne savait pas de qui je parlais exactement. J’ai trop parlé. Moi, qui ne parle jamais, ou presque, me dévoilais maintenant à cet inconnu. Je détourne doucement le regard vers lui, hésitante à croiser ses yeux.

« C’est normal qu’il y ait des gens qui te manquent à un moment ou un autre, mais Alexia, souviens-toi, tu fais cette thérapie pour toi-même, pas pour les autres. »
Et il avait raison. Cette phrase, je me la répétai depuis mon entrée, mais sans l’appliquer vraiment. Je souris tristement. Que devais-je répondre à ça ? Rien.

« Merci. Oui, je m’en sortirai, et même si c’est dur parfois, voire souvent… »
Je lui serrai la main en guise de reconnaissance et je me préparai à entrer dans ma chambre lorsque la femme qui s’occupait des téléphones m’interpella.

« Alexia Parker, vous avez un appel, vous descendrez le prendre ?
J’hochai positivement la tête et je suivis la dame qui me tendis le combiner, rendu dans la salle d’appel. J’étais curieuse. Mes parents m’avaient téléphonés ce matin, et Steph n’appelait jamais à cette heure-ci. Je posai le combiner à mon oreille.

« Allô ? »

« J’ai besoin de ton aide, mais c’est un peu particulier … »
Je fronce les sourcils. C’est Gustav.

« Georg et moi on s’y connait pas vraiment et Bill est totalement anéantie. »

« Hein ? … De quelle aide ? »

« Écoute, ce que je te dis c’est VRAIMENT confidentiel, et c’est aussi la raison du pourquoi je t’ai mal parlé la semaine passée. C’est à propos de Tom. »
Je suis inquiète, curieuse, perplexe … De quoi parle-t-il ? Qu’est-ce qu’il a à me demander ? Je ne dis rien, le laissant donc continuer. Il semble nerveux.

« Ça va te paraître stupide, et sûrement invraisemblable, mais je suis sérieux, Alex. Si nous avons voulu tester notre succès ici, au centre de désintox, c’était parce que Tom s’y connaissait. »
Je clignai les yeux à plusieurs reprises, comme si ça m’était irréel, et sincèrement, ça l’était. Gustav enchaîna ;

« Durant son adolescence, il était … accro. Georg et moi le connaissions en tant que sobre, mais peu après la sortie du CD Schrei, ou peut-être même avant, c’est encore flou, il a touché à la drogue. Des lignes de cokes à répétition, des joints trop réguliers, des speeds... Nous croyions tous que ça se passait bien, maintenant, après son entrée dans un centre de désintox vers ses 16 ans, lorsqu’il réalisait qu’il était entrain de tout rater, mais … non. Il était bizarre depuis une semaine et quelques jours, il ne dormait presque plus, il était parano, il écoutait toujours les mêmes chansons en boucle. Nous avons cru que c’était parce que tu lui manquais … Mais, Bill à découvert un sachet, et plusieurs joints, en fouillant sa chambre.»
J’étais vraiment sous le choc. Tom, ce garçon si calme, si drôle et dragueur à la fois … Un toxico ? Il y a des histoires qui vous surprendront toujours, même après des années, et je sens que celle-là en fera parti. Je n’arrivais pas à gober ça. C’était impossible ! Il avait effectivement l’air heureux, ici … Alors pourquoi, après plus de 2 ans d’abstinence, a-t-il retouché à ces cochonneries ? Finalement, d’une toute petite voix, je demandai ;

« Et tu veux que je fasse quoi ? »
Le batteur prit une grande respiration, et me dit ;

« J’aimerais que tu lui parles. Que tu lui raconte ton expérience, Alexia. Je … je sais que c’est beaucoup demandé, étant donné que tu n’as pas encore terminé ta thérapie … Mais je pense vraiment que ça pourrait l’aider. Bill a essayé de lui parler, car Tom parle toujours de tout avec son frère, mais là, c’est différent. Il nous reproche de ne pas le comprendre, et pourtant, ce n’est pas parce que nous n’essayons pas, il nous traite d’incompétent … Georg s’est même disputé avec lui, hier … Bill lui, comme je te disais, il est totalement détruit. Et moi … Moi, je t’appel… Je n’en parle pas, et on ne m’en parle pas … Et c’est insupportable … Je t’en pris, si tu ne veux pas, si tu n’y arrives pas … Dis-moi au moins quoi faire … »
Il était si suppliant, si perdu … Mais en effet, je doutai de ma capacité à aider ce dreadé. Et si je n’en avais pas la force ? Que je risquai ma sobriété pour aider ce garçon ? C’était dangereux. Je me tu pendant au moins une minute, réfléchissant rapidement à une solution qui pourrait m’épargner des efforts surhumains, et qui pourrait aider le groupe. Gustav ne se confiait jamais, et il ne demandait jamais de l’aide, et pour l’avoir fait ce soir, il devait vraiment en avoir besoin. Je me sentais impuissante, mais j’avais un certain pouvoir à la fois. Le problème, c’était que je ne savais pas comment m’en servir, comment bien l’utiliser. J’avais peur de tout gâcher.

« Tu es sûr qu’il en reprend ? Et tu es sûr qu’il avait bel et bien arrêté ? »
Mais au fond de moi, je savais bien la réponse …

« Oui. Il suffit de le voir agir, et de regarder ses yeux perdus. »
Il soupira. Encore sous le choc de la nouvelle, je demandai des explications ;

« Mais je ne comprends toujours pas pourquoi il a choisit de venir ici. »
Et Gustav m’expliqua;

« Nous avons postulés pas mal partout, dans l’espoir d’avoir des réponses. Notamment dans un orphelinat, des petites salles de spectacles, des écoles … Et parmi toutes les réponses, Tom a été tenté par ici. Il préférait venir jouer dans cet endroit qui lui rappelait sa période sombre en quelque sorte, que d’aller jouer parmi tous ces enfants abandonnés, ou parmi des étudiants. Et nous avons acceptés, pensant qu’il pourrait en aider d’autre, et qu’il s’aiderait à continuer vers la bonne direction. Mais je ne sais pas trop pourquoi … Je crois que dès son retour en Allemagne, ça s’est détérioré. Il y a un certain froid entre Georg et lui … Au moins, nous n’avons pas de concert a donné. Ça se verrait beaucoup trop. Nous n’avons que l’album a enregistré. »
Je soupirai.

« Et si jamais il me raccroche au nez ? »
Oui, je pensai accepter, même si j’étais craintive comme tout, et que j’avais peur de regretter.

« Eh bien … J’avais pensé que tu pourrais venir chez nous, en Allemagne… »

« Quoi ? Non, non … Oublie ça. C’est ma thérapie en premier, et les autres après. Je suis désolée, mais c’est pour ça que je suis ici, pour m’aider moi-même, pas pour aider les autres, et déjà que j’accepte de raconter mon histoire à Tom ça en prend beaucoup … Je ne dis pas si j’étais sortie du centre de désintox, mais encore là … »
Et soudainement, une idée m’illumina l’esprit ;

« Hey ! Pourquoi ne pas demander à Stéphanie ? »
Et tout aussi rapidement, il me répondit;

« Parce que c’est toi qu’il veut voir, c’est toi qu’il veut entendre. »
J’étais dans un dilemme. Est-ce que j’abandonnais tout pour une vulgaire connerie, ou je continuai ici, courageusement ? C’était un dilemme stupide, sachant très bien que je pourrais tout gâcher, et provoquer la surprise négative de mes proches … Mais ça me chicotait quand même. Chaque fois que le prénom Tom me venait à l’esprit, mon cœur se mettait à battre. Et là, alors que j’étais certaine de ne plus le revoir, on m’offrait quasiment le voyage … L’amour rend aveugle, sans doute … Mais est-ce que lorsque tu ouvres à nouveau les yeux, ça peut être toujours aussi magique ?

« Je … je ne sais pas. Je te rappelle. »
Soufflais-je, incapable de parler plus fort. Je raccrochai, puis je restai assise là. Tom avait besoin de moi, Gustav avait besoin de moi, ils avaient besoin de moi. Moi, qui se croyais inutile depuis quelques temps, avais la chance de les côtoyés à nouveau. Ils me manquaient tellement. Mais je savais aussi que si je faisais ça, je ne pourrais point reprendre ma thérapie. Et je voulais vraiment m’en sortir. D’une autre part, je pouvais peut-être m’en sortir même en ne la continuant pas… Qu’est-ce que je devais faire ?