[Fan-Fiction| Vu par Georg] Célèbre mais humain

Après le beau temps, la pluie.


Nous étions déjà chanceux de ne pas avoir à prendre l’avion ! Nous roulâmes pendant très longtemps, 5 ou 6 heures précisément, mais nous étions parties en avant-midi donc il ne se faisait pas trop tard lorsque nous sommes entré dans notre ville. Je tapotai l’épaule du chauffeur et je lui demandai de m’arrêter au dépanneur près de la métropole, ce qu’il fit sans poser de questions. Tom souriait bêtement, il savait parfaitement où j’allais, tandis que Gustav se contenta de dire qu’eux se dirigeait vers l’appart’ et que là-bas, il téléphonerait aux policiers pour la « disparition » de Bill. S’il n’était pas à l’appart, évidemment. Je débarquai du taxi avec mes valises et j’envoyai un au revoir de la main à mes amis, dehors il faisait humide et chaud, mais le ciel se couvrait doucement. Je ne perdis pas de temps et j’entrai à l’intérieur du dépanneur que je balayai rapidement du regard. Il était vide. Pas surprenant, un commerce près de cet endroit dépourvu de maison était rarement fréquenté, si j’y étais entré pour la première fois, c’était pour ne pas me faire repérer par les paparazzis. Ann était là, assise l’autre côté du comptoir, la face enfouit derrière un magasine. Sa mère n’était jamais là ou quoi ? Peu importe… Lorsque la sonnette qui indiquait que quelqu’un était rentré (en l’occurrence, moi) sonna, la blondinette leva les yeux, elle ne prit qu’à peine deux ou trois secondes pour réalisé que j’étais en face d’elle et un grand sourire se dessina sur ses lèvres pâlottes.

« Ann … ! »
M’écriais-je, un peu trop joyeusement.

Elle s’écria mon nom à son tour puis elle posa son magasine sur le comptoir et elle se leva, tout sourire. Ais-je besoin de dire que j’avais le plus grand des sourires, moi aussi ? Mes yeux étaient illuminés. Je pris enfin conscience qu’elle m’avait manquée, trop manquée. Sa voix faible, son sourire, sa chevelure, son corps … Ann, Ann m’avait manquée comme jamais. Elle sortit enfin du comptoir pour venir à ma rencontre et me regarder dans les yeux. Nous étions près, mais nous ne faisions que nous regarder. Elle prit mes deux mains.

« Qu’est-ce que tu fais ici ? Tu n’étais pas en tournée avec ton groupe ? »
Dit-elle avec enthousiasme.

Je ne répondis même pas puis je la serrai fort dans mes bras. Elle entoura ses bras autour de ma taille puis je me redressai, de sorte à ce que ses pieds ne touchent plus le sol. Je posai ma tête dans son cou puis je reniflai son odeur corporelle. Comme c’était bon d’avoir sa présence tout près de moi. Je la reposai sur le sol mais je restai bien ancré dans ses bras. Je la lâchai enfin.

« Tu m’as tellement manqué… »
Murmurais-je, avec gêne.

« À moi aussi … »
Puis Ann étouffa un léger rire nerveux.


Je ne sais pas si je devais, car je ne sais jamais comment m’y prendre avec les femmes, mais je pris son délicat visage entre mes mains puis je caressai sa joue avec soin. Nos yeux se croisèrent à nouveau, je vu que ses joues étaient rosées, comme elle était timide … ! Mais en fait, ça m’arrangeait, car pour une fois que ce n’était pas moi le plus mal à l’aise ! J’approchai ma bouche de la sienne, je pouvais sentir le souffle chaud de sa respiration. Nos yeux se fermèrent, puis nos lèvres s’effleurèrent. Doucement, j’exerçai une légère pression, puis elle entrouvrit sa bouche, pour y laisser passer sa langue qui vint jouer avec la mienne, pendant plus d’une minute, nos langues se touchaient l’unes et l’autres, lentement, parfaitement, nos yeux clos montraient à quel point la passion était présente dans ce baiser, que j’attendais depuis si longtemps. Je ne sais pas qu’est-ce que c’était, car je n’avais jamais ressenti cela auparavant, mais des papillons dansaient dans mon bas ventre, ce n’était pas de l’excitation sexuelle, non, c’était plus que ça, je n’avais pas besoin de la voir nu pour la trouver belle, pour être bien à ses côtés, je n’avais pas besoin de l’imaginer sans vêtement pour la désirer. Ann passa sa main dans mon dos, tandis que je gardai toujours les miennes sur ses joues qui se détendaient peu à peu. Finalement, bien malgré moi, le baiser se termina. Nos visages s’éloignèrent, elle baissa les yeux un instant, puis elle les releva vers moi.

C’est sur un coup de tête, mais surtout, un coup de cœur, que j’ouvris finalement la bouche pour lui dire, avec ce regard qu’aucuns photographes n’avait réussit à capter jusqu’à maintenant ;

« Je t’aime, je n’ai pas cessé de penser à toi… »

« Georg … Pourquoi ne m’as-tu pas appelée dans ce cas ? »
Demanda-t-elle, mal à l’aise de poser cette question

« C’est Tom … »
Mes yeux ne quittaient pas les siens.

« Je ne te connais pas beaucoup Georg … Mais »

Elle ne termina pas puis rapprocha son visage du mien, puis c’est dans un élan langoureux beaucoup plus fougueux qu’elle répondit à mes attentes. Les films romantiques ce n’est pas mon genre, mais cette scène ressemblait beaucoup à ça. Elle s’éloigna finalement puis m’adressa un sourire, avant de rire, comme à son habitude, nerveusement. Elle se blottit dans mes bras, mais l’on fut interrompu car un client arriva. Je me baladai donc, subtilement, à travers les allés quand mon portable sonna.


POV TOM

Je n’avais pas à m’inquiéter de mon frère, mais quand je trouvai l’appartement vide et dépourvu de sa trace, je ne pu m’en empêcher. C’est dans ce genre de moment que la compagnie d’une fille m’est utile, m’évader en m’épuisant dans le corps d’une autre, c’est tellement … libérant. Gustav se dirigea immédiatement vers le téléphone et composa le numéro de la police local où il détailla la situation. J’écoutai les propos mais en même temps pas vraiment, j’étais totalement perdu. Le fait de ne plus côtoyer mon jumeau chaque jour ou d’entendre sa voix au téléphone me manquait. C’était stupide, pourquoi je ne lui avais jamais montré que tous ces sentiments et ces ressentiments de jumeaux à jumeaux, que je les partageais, que je les ressentais moi aussi ? Parce que je suis Tom Kaulitz, évidemment …

Je pénétrai dans sa chambre, histoire de fouiller et de dénicher peut-être quelque chose. Le lit était fait, signe qu’il n’était pas passé, les CD de sa chaîne stéréo étaient rangés, les papiers sur son bureau étaient en désordre, c’était bien mon frère ça. Je m’approchai de ce fameux bureau, puis je dérangeai un peu son organisation, quelques contes bancaires, des débuts de chansons qui ne signifiaient rien, puis … Une lettre …

Je l’ai ouvert, bien sûr. Elle était dans une enveloppe déchirée et portait un timbre. Je n’avais jamais eu connaissance de ce courrier. Je débutais ma lecture, assise sur le lit de Bill. La lettre datait d’un mois.

Hey Bill,

C’est moi, Hugo. Je suppose que tu as reconnu mon écriture, hein ? Les îles tropicales sont merveilleuses, j’adore ça ! J’aurai aimé que tu viennes avec moi, mais je sais, ton horaire était trop chargé. J’espère que tu ne regrettes pas trop, l’on se reprendra mais … Seulement si tu veux en parler à ta famille … Parce que les mensonges pour moi, je commence à m’en lasser, tu vois ? Je ne veux pas te brusquer avec ça mon amour, mais tu ne pourras pas cacher notre relation éternellement. Mes parents ont acceptés mon orientation, ma sœur de même, alors pourquoi ça ne serait pas le cas pour toi ? Et là tu vas me répondre ; Parce que je suis célèbre. Je sais, je sais. Mais tu sais, tes fans ne sont pas obligés d’être au courant … Peu importe, j’espère qu’à mon retour de vacance (dans trois semaines), que ton entourage le saura.

Je ne t’emmerde pas plus avec ça, appelle moi. Je t’aime

Hugo

Je la relis encore et encore. Mon frère était gay, Bill Kaulitz était gay, mon jumeau était gay … Et dans trois semaines, trois semaines … Trois semaines c’est … C’est cette semaine. Cette semaine, celle où Bill a disparu…

Comme un livre ouvert ... Ou un portable éteint


Qui était-ce ? Je répondis avec une certaine nervosité à l’appel… C’était Flora. Elle m’expliqua quelques trucs qui ne m’importaient peu, puis commença enfin à virer sur un sujet sérieux, je ne perdis pas de temps, je me rendis à l’extérieur du commerce pour ne pas éveiller quelques soupçons de curiosités chez ma nouvelle conquête et son client.

« Je… Je ne sais pas ce qui m’a prit, je ne suis pas enceinte … J’ai … Je… »
Débuta-t-elle.

« Tu as perdu le bébé ? … En même temps, c’est peut être mieux comme ça… »

« Je n’ai jamais été enceinte ! Je ne sais pas ce qui m’a prit, je … Vous êtes mes idoles, je voulais tant avoir l’occasion de vous revoir, de discuter avec vous, d’attirer votre attention d’une quel conque manière … »
Sa voix tremblotait.

Je bouillais de rage, même si au fond de moi j’étais soulagé. Pourquoi nous avait-elle fait peur à ce point ? Elle n’avait pas du tout conscience des répercussions de son geste, de ses paroles, de ses mensonges… Chaque fois qu’elle m’appelait, ma haine envers elle augmentait de plus en plus, mais là c’en était trop. La femme d’affaire bafouilla quelques excuses au téléphone mais je les ignorai.

« Et Bill dans ce cas ? »
Finis-je par soufflé, tout en me retenant fortement de ne pas l’insulté.

« Quoi Bill ? Il y a un problème ? Parce que mes seuls contactes sont vous deux; Tom & toi. »

« Bref, ne compte pas sur moi pour dire ta connerie à Tom, il en a déjà plein sur le dos. Pauvre conne ! »
Puis je raccrochai.

Ça faisait du bien de se défouler comme ça dites donc, même si ça paraissait légèrement immature et irrespectueux.

Rapidement, je vins embrasser ma belle puis je lui annonçai que je devais retourner à l’appart’, je ne lui ai pas offert de venir car ce qui se passait dans la vie du groupe était bien secret pour le moment. Je composai le numéro d’un taxi et je me rendis chez moi.

[…]

Deux agents de polices étaient là et interviewaient les garçons, ensemble, puis ensuite individuellement. Lorsque je fis mon entrée, ils me posèrent milles et unes questions, auxquels je devais impérativement répondre, évidemment. Je les rejoignis tous à table puis je vis Tom partir dans la chambre et revenir avec une lettre qu’il déposa sur la table. Il expliqua aux policiers ce qu’il savait de ça, du « supposé » journaliste qui était sur place très tôt le matin il y avait de cela quelques temps, des refus de répondre aux questions qu’on lui posait sur sa vie privée, et tout le tralala. Gustav ajouta quelques trucs, et moi je ne fis qu’appuyer les dires de mes amis. Les policiers lurent la lettre à voix haute, s’arrêtant à chaque phrase ou presque pour nous demander ce que l’on savait de ça, nous étions résignés à répondre « Rien », à chaque fois. Cependant je n’en cru pas mes oreilles, Bill … Homo ? Sur le coup je pris une respiration, essayant de faire passer ma surprise inaperçue. Tom hocha la tête qu’il avait quelques doutes, c’était le cas pour moi aussi, tandis que Gustav nous annonça qu’il était au courant.

« Je … J’ai surpris quelques discussions avec le fameux journaliste, j’étais encore au lit ce matin là, mais je ne dormais pas … Ensuite les gars ont posés des questions, mais j’ai cru bon de défendre Bill, cette discussion tournait autour de ça, justement, de son annonce sur … sa bisexualité … »
Gustav se tu.

Tom se leva et commença à lui hurler dessus, mais les policiers le firent rassoir et posèrent encore pleins de questions. Finalement, ils quittèrent l’appartement en précisant qu’ils reviendraient demain et d’être présent.

« Pourquoi t’as rien dis avant ? On le cherchait comme un malade et toi t’avais la réponse ! Putain Gustav … ! »
S’écria à nouveau Tom, dans la cuisine.

« Ça n’a peut être aucun rapport ! Tu sais ce qu’ils se disaient… ‘Hugo’ et Bill ce matin là ? Bill parlait de toi Tom ! Il disait à quel point tu pouvais être égoïste, à quel point tu ne l’écoutais pas, parfois ! Alors c’est maintenant que tu réagis ? Tu attendus de le perdre avant de te rendre compte à quel point tu étais un pauvre CON ! … Alors maintenant tu m’écoutes, Bill prend des vacances, probablement. Je ne sais pas ce qui l’a poussé à partir comme ça, mais il en avait sûrement besoin. S’il ne répond pas, c’est peut-être même NORMAL. Alors cesse de foutre toujours ça sur le dos de quelqu’un … Et fou moi la paix un peu…»
Encore une fois, Gustav avait haussé le ton.

La tension était palpable ici. Tom jeta un regard noir à Gus’ et il prit ses clés avant de claquer la porte d’entrée et de voir sa Cadillac sortir de la cours. Le batteur me regarda, nous savions tous deux ce que Tom allait faire ; Se trouver une fille à baiser. Gustav ôta sa casquette et la déposa sur la table, il s’assit sur une chaise et enfouit son visage entre ses mains avant de soupirer.

« Je suis fatigué de ne jamais savoir ce que l’on fait, où on va … Tellement … »
Dit-il, le ton triste.

« Moi aussi, mais c’est bientôt terminé. Bill va revenir et nous aurons un nouveau contrat, vraiment meilleur. »
Répondis-je, en me posant près du comptoir.

« Oh Georg, je ne comprends tellement pas ce qui lui a pris, à Bill. Ce n’est pas son genre … Et puis pour les concerts, comment on va expliquer aux médias qu’ils sont annulés car nous avons rompus notre contrat ? »

« Relaxe, nous n’en sommes pas encore là. »

Mon colocataire poussa un nouveau soupire puis un téléphone sonna. Gustav se leva et alla voir sur le téléphone fixe, ce n’était pas celui-ci. Il regarda aussi pour son cellulaire, et je regardai pour le mien. Ils étaient éteints. C’était sans doute lui de Tom. Nous parcourûmes l’appartement à la recherche de la sonnerie, puis finalement, ce fut dans la chambre de Bill qu’ils provenaient. Bill était venu ici, et il y avait laissé son portable …