[Fanfiction ] By your side.

Final Day
INTRODUCTION


Je courais, je courais sans jamais m’arrêter, je courais sous la pluie, mes larmes accompagnant cette cadence. Mon corps frêle grelottait sous la pluie mais je ne ressentais rien, à part une insupportable douleur mental. Mon cœur me faisait mal, mon âme saignait, mes yeux pleuraient, mon corps grelottait et mes cheveux me collaient au visage, sans compter mon maquillage qui glissait doucement le long de mes joues. J’avais le souffle coupé, tellement je courais depuis longtemps. Je voyais les paysages défiler devant moi, la rue, la ville & maintenant la banlieue. Je ne portais qu’un t-shirt et des jeans, rien d’autre, mais il faisait froid, très froid. J’avais froid.

Après plus d’une demi-heure de course j’arrivai enfin à la destination que je m’étai fixé, le pont. Ce pont, ce fameux pont. Je le détestais maintenant. Autant avant je l’adorais, autant avant ce pont représentait beaucoup pour moi, que maintenant il n’était que le lieu de souvenirs qui allaient demeurer à jamais des souvenirs, des souvenirs où je souriais et qui me faisait désormais pleurer. C’était un petit pont de bois, avec une rambarde, qui ne pouvait accueillir que des marcheurs, aucuns véhicules ou motorisés. Je m’accrochai à celle-ci, reprenant mon souffle, hurlant contre le ciel, le poing levé.

« Je te déteste, connard. J’suis bien heureuse de ne plus t’avoir ici, j’suis heureuse, t’entend ? »

Puis j’éclatai de nouveau en sanglot. De grosses larmes perlées roulaient mes joues sans que je puisse les arrêter, et lorsque j’essuyai celle-ci, mes doigts se retrouvaient noirs de mascara et d’eye-liner. Je rageai contre le ciel, qui semblait m’en vouloir aussi puisque la pluie augmentait toujours. Je n’en pouvais plus, je voulais partir, m’en aller, je n’étais utile pour personne ici, à quoi bon rester pour n’être qu’une inconnue aux yeux de mes amies ? À quoi bon rester pour n’être qu’une inconnue aux yeux des gens que je connais ? Alors qu’eux ne me connaissent qu’à peine … À quoi bon rester, alors que je suis une inconnue, à mes propres yeux … ? Mon regard se baissa vers la rivière sous mes yeux qui était agitée comme jamais. Devais-je y sauter ? J’en avis envie, plus que jamais, mais si mon crâne se fracassait contre une grosse pierre qui était à la surface sans pour autant me tuer ? J’allais souffrir le martyr pendant d’interminables minutes, me débattant dans cette eau glaciale, non, ça, je n’en avais pas envie. Je ravalai. C’était la question qui tue, ou plutôt, la chute qui tue. Une brise glaciale vint me donner le frisson, j’allais attraper froid, mais peu importe, ça représentait rien à mes yeux. Tout comme ma vie en fait, elle ne représentait rien à mes yeux, et aux yeux du monde.

L’endroit était éloigné de tout, quelques arbres par-ci par-là, un petit chemin de terre qui encore une fois n’était là que pour les rares marcheurs de cet endroit rejeté par les touristes, qui ne voulaient que voir l’aspect urbain de cette grande ville. Je voulu faire demi-tour, me disant en mon fort intérieur que je le regretterai, ou de revenir que lorsque je serai certaine de ma décision, je marchai donc vers l’endroit d’où j’étais venu mais une planche du pont se fracassa et me fit basculer par-dessus bord.

Ich Bin Nich'Ich
CHAPITRE 1


J’étais encore ici, couchée dans mon lit, avec du vomis dessus. Overdose, pour la centième fois.

J’aurai voulu partir, mais c’était impossible je suppose. Je devais sans doute attendre que la mort vienne me chercher, de toute façon si ça continuait comme ça, j’allais bientôt être une des premières dans ses priorités. Mes cheveux blonds étaient dégoutants et mes lèvres étaient gercées, tandis que ma bouche empestait la moisissure. Je me levai. J’étais seule. Mes parents étaient parties travaillés et ne m’avait même pas remarquée. C’était toujours comme ça de toute façon, je rentrais saoule, ou droguée, et ils faisaient comme s’ils ne m’avaient pas entendu entrer, parce qu’ils savaient que dans ces moments là je pétai un plomb. Je me levai de ce lit qui m’écœurait et je me dirigeai vers la sale de bain pour dégueuler une dernière fois. Des mèches blondes me tombaient au visage et j’empestais. Je pris donc ma douche, et c’est en prenant contacte avec l’eau que je me souvins de ces souvenirs d’inconsciences, le pont, la chute, puis … plus rien. M’avait-on sauvé ? En même temps je n’avais pas envie de le savoir, personne ne tenait assez à moi pour me sauver. Par contre, quelque chose me marqua ; Je reconnaissais ce pont et l’endroit. Tout ça semblait tellement réel, mais ça ne l’était pas, j’en étais persuadée.

«Alexia ? T’es là ? »

C’était encore Liam qui s’incrustait chez moi. Il poussa la porte de ma salle de bain et attendit sur la cuvette que je sorte de la douche, une serviette autour de ma mince silhouette et de ma poitrine plate comme une planche à laver. Liam me reprochait toujours de ne pas manger assez, et il avait raison. Je n’avais jamais faim, que voulez-vous. En fait, Liam et moi avions une drôle de complicités, souvent nous couchions ensembles, puis quelques heures après, c’était comme si ce n’était rien. Nous étions les meilleures amis du monde et rien ne pouvait nous séparer, il était mon seul vrai ami, et vice-versa. Il s’approcha de moi et me caressa la joue.

« Tu t’es encore fait une ligne hier… Non ? »

Je ne dis rien, je redoutais sa réaction. Ses longs cheveux bruns qui lui allaient jusqu’en bas des épaules étaient coiffé d’une queue de cheval aujourd’hui, tandis qu’il portait toujours ses éternels chandails de groupes de musiques sur lui. Je me changeai devant lui, soutien-gorge, t-shirt noir et jeans foncés. Pendant que j’enfilai mes vêtements il me fit la morale.

« Mais lâche-ça. Tu sais que c’est mal, contentes-toi des joins ! À quoi tu joues Alexia Parker ?! Merde, Alex’, délaisse ça, tu sais ce qui va … »

«Ta gueule. »
M’étais-je contentée de dire, bêtement.

Liam se leva vers moi et me serra contre lui. Il renifla le parfum de ma longue chevelure qui devenaient ternes jour après jour et me fit un compliment. Nous sortîmes de la salle de bain et l’on se dirigea vers le salon. Pas question qu’il vienne dans ma chambre, il verrait mon bordel et de toute façon ça me dégoutait moi-même.

« J’ai fais un drôle de rêve cette nuit …»
Puis je lui avais tout raconté. Il n’avait rien dit, il avait préféré changer de sujet.

Je suppose que je l’inquiétais trop, mais c’était le seule que j’inquiétais, et le voir s’affoler comme ça, honnêtement ça me faisait du bien. Me sentir importante aux yeux de quelqu’un, c’était une si belle sensation, une sensation que je n’avais jamais connue avant de rencontrer cet homme. Liam se retourna vers moi et m’embrassa langoureusement, je savais ce qui allait s’en suivre, on allait se retrouver nu, l’un par-dessus l’autre, mais je n’en avais pas envie aujourd’hui, j’avais la migraine et j’étais complètement mal en point.

« Hmh. Pas envie.»
Avais-je gémis.

Il s’était alors éloigné et m’avait parlé de sa soirée d’hier, une soirée où il avait été invité alors que moi pas. À vrai dire, ce qu’il me racontait ne m’intéressait pas du tout, je ne l’écoutais même pas. J’étais perdu, je repensais toujours à ce rêve qui me perturbait, qui me troublait. Était-ce moi premièrement dans ce rêve ? Pourquoi moi, ou cette inconnue, en étions arrivées là ? Certes, j’aimerais disparaître, mais le suicide ne fait pas partit de mes options. Je vais plutôt laisser cette chose toxique me couler dans les veines, jusqu’à tant que ça me tue, pour de bon.

« T’as saisis ? »

« Hein ? Ah … Ouai, ouai … »

« C’est bon alors, je passe te chercher à 18 heures dimanche. »
Et Liam avait sourit.

De quoi parlait-il ? Eh merde. Et évidemment, j’étais beaucoup trop orgueilleuse ou fière pour lui demander de répéter. Pas question qu’il me fasse à nouveau la morale, j’ai 18 ans, je n’ai plus besoin d’un père, et Liam se prend pour mon père depuis quelques temps, alors qu’il n’a que 3 ans de plus que moi. Dimanche ? C’était quand dimanche ? Petit calcul mental. Dimanche c’est dans 2 jours. Il passerait me chercher à 18h. Allez hop, on note dans mon agenda cervical. Agenda pourrit, moi qui n’a aucune mémoire … Liam m’embrassa sur la joue et partit. J’entendis sa vieil voiture gronder puis il disparu sur la route. Me laissant seule, avec moi-même. Autre calcul mental ; je n’avais rien avalée depuis mercredi soir. Cette drogue m’enlevait tout appétit, et m’éloignait de la réalité. Tant pi, je n’avais pas encore faim et je savais que j’allais rejeter tout ce que j’allais avalée aujourd’hui. Je me levai péniblement du sofa et je me dirigeai à nouveau vers la salle de bain pour compléter ma toilette, je fixais le miroir, essayant de me définir, sans arriver à sortir quelque chose de concret de tout ça. Cependant, comme on me le faisait trop souvent remarquer, je remarquai à mon tour que j’étais mince, sur le ventre on voyait mes os, c’était loin d’être beau, j’étais même trop maigre pour être mannequin. De toute façon mes seins étaient inexistants, ou presque, de plus j’avais de gros cernes sous mes yeux verts et j’étais trop petite. J’étais imparfaite, c’était mon plus gros défaut…

Ready, set, go!
CHAPITRE 2


Ma journée de samedi ne vaut même pas la peine d’être racontée, comme si ça vous intéressais… J’ai passée la journée à nettoyer ma chambre et à laver des draps. Passionnant n’est-ce pas ? Oh mon Dieu. La gueule que mes parents ont faite quand ils ont vues ce bordel. «Euh … J’suis malade…». Ça avait tellement l’air plausible (L’ironie, tu connais ?). Bref. J’ai rien foutue. Même Liam ne s’est pas pointé le bout du nez, ce qui m’a un peu inquiété.

...

Je suis belle aujourd’hui. J’ai pris moi-même cette décision. J’ai décidé que dimanche, en pleins mois de novembre, que je serai magnifique… Et je le suis. Mes cheveux blonds sont bouclés magnifiquement bien et mon maquillage arrive presqu’à camoufler mes grosses cernes. D’ailleurs, j’ai mangé hier. Aujourd’hui je n’ai rien avalé mais c’est parce que la destination mystère me stress au max. J’ai évidemment snifé une ligne de coke, mais ça ne suffit pas, j’en veux plus, j’ai besoin de déstresser. Bon, la coke ce n’est pas ce qu’il y a de mieux pour ça, je sais. Courir à gauche et à droite, paniquer pour des minimes petits détails …Avec ou sans coke, c’est moi tout craché. Ah aussi, j’ai décidé d’être class…Mes jeans sont chics et je porte des talons.

« Alexia, qu’est-ce que tu fais, chéri ? »

C’est ma mère. Mes parents sont rentrés très tôt aujourd’hui, ce qui me surprend au plus haut point, ils ont toujours des heures supplémentaires ou des rendez-vous de la plus haute importance … mais pas ce soir. Il faut dire qu’on est dimanche aussi, ce qui explique un peu pourquoi.

Ma mère, la silhouette grande et svelte, qui à presque l’air de m’en vouloir s’approche de moi. Je me demande qu’est-ce que j’ai bien pu faire, omettant le fait que le chat n’a rien à manger, que j’ai laissé trainer de la vaisselle dans le salon, que mes draps sont sur la corde à linge depuis midi et … je crois que c’est tout. Je suppose qu’avec le nombre d’aller-retour que je fais « Salle de bain- Ma chambre- Salon », j’ai dû un minimum piqué sa curiosité. Elle s’arrête, face à moi, et m’observe de haut en bas, attendant une réponse qui à du sens.

« Liam. Je vais avec Liam. »

Je me mordis la lèvre inférieur, m’attendant à un rappel surprise de punition, que j’avais étrangement oublié, ou à un rappel à l’ordre, ou même, à un dénigrement flagrant sur mon accoutrement, mais … rien, même, qu’au lieu de ça, cette personne qui m’a mise au monde me serra dans ses bras, j’étouffais presque. C’était surprenant, la journée des surprises aujourd’hui. Ma mère me serrait fort et posait sa tête sur mon épaule.

« Je t’aime Alexia, nous t’aimons, ne l’oublie pas. »
Rarement ma mère était aussi démonstrative.

« Hein ? Mais lâche-moi. »
Je me suis débattue et je suis partie à l’extérieur, contemplant le soleil en attendant la voiture de Liam.

C’était n’importe quoi son numéro. Moi j’appelle ça de l’amour artificiel. Faire semblant d’être une bonne mère en faisant semblant d’aimer sa fille. N’importe quoi …

Quelques minutes plus tard, une voiture se gara dans ma cours. C’était lui. J’embarquai à l’intérieur et il me sourit.

« Je suis vraiment contente que tu ais accepté Alexia. Tu veras, c’est pas très loin, 30 minutes maximum. »
Il détourna le regard un instant de la route et me sourit.

« Oh mais … Y’a pas de quoi … »
Merde. Il m’emmène où pour dire des idioties comme ça. Il a trop fumé je crois.

Effectivement. Une bonne trentaine de minute plus tard, la voiture s’arrêta devant un énorme établissement à 3 étages, au moins. Je leva les yeux, curieuse.

Centre de désintoxication