[Fanfiction ] By your side.

Final Day
CHAPITRE 40

Je regarde nerveusement par le hublot. Toute ma vie se trouve chamboulée. C’est sûrement positif, mais pour le moment ma tête est au prise parmi un tourbillon de questions énervantes. Tom regarde droit devant lui. J’aimerais bien savoir à quoi il pense. J’ai l’impression que nous sommes à des kilomètres de la terre ferme. L’avion vole si haut.

« T’as l’impression que ton monde s’écroule, toi ? »
Demandais-je, en cherchant son regard des yeux.

Comme si je venais de le surprendre en flagrant délit, il se retourne vers moi, les yeux grands ouverts, et enfin il se calme. Qu’est-ce qui occupaient ses pensées ?

« Ou… oui. Enfin, non … Je veux dire … Je ne sais pas … »
J’enlace mes doigts au siens, et je pose ma tête sur son épaule.

Il est très songeur aujourd’hui. Sans doute est-ce normal. Ouais, moi aussi je suis pas mal pensive. Je suis déjà marraine. Je suis marraine. Il est parrain. Nous sommes un couple. Il est célèbre, et par association je le suis aussi. Qu’est-ce que je dois tirer de tout ça ? Je n’en sais foutrement rien. Mais je suis heureuse. Ça, je n’en doute pas une seconde. Nous sommes un drôle de duo, mais nous nous complétons tellement. Il sait tout ce que j’ignore de moi-même, et je connais chacune de ses manies. Il enlève toujours le bas gauche en premier, et quand il veut faire l’amour, il m’embrasse sur le coin des lèvres. Ce genre de chose inutile que l’on remarque, qui prouvent amplement à quel point des détails vous soudent l’un contre l’autre. Un genre d’amour comme ça, un amour réciproque. Bon sang ce que je l’aime.

Il dépose un baiser sur mon front. Ne me demandez pas pourquoi je veux passer le reste de ma vie avec lui, car ça ne se pose pas. Il n’y a pas de réponse à donner. Regardez-nous, regardez-le, regardez-moi, et vous comprendrez. Je ne me vois pas sans lui. Qui suis-je ? Je suis lui, simplement. Je suis nous. Oh, bien sûr, j’ai une personnalité. Elle se caractérise par mon orgueil, mon sens de l’observation, ma façon de comprendre les autres sans qu’ils n’aient besoin de rien dire. Mais sans lui, serais-je à ce point comme ça ?

Quant à lui, il est unique aussi. Comment ne peut-il pas l’être ? Il est drôle, attentionné, charmeur, il est mon miens. Cette pensée me fait sourire. Il me fait sourire. Évidemment, il m’a aussi fait pleurer. Quand on aime, on souffre, c’est inévitable. Mais il n’y a pas que ça, il n’y a pas que ça, et je peux vous le jurer. Il faut avoir de la patience. C’est dur, je vous l’accorde, mais chaque personne trouvera sa perle.

« Je me demande il est quelle heure en Ohio. »
Dis-je, un sourire rêveur aux lèvres.

« 18h, ou dans ces environs-là. Allez, tu meurs d’impatience de la voir, n’est-ce pas ? »
Tom se retourna vers moi, d’un air moqueur.

« Mais qu’est-ce que tu crois ?! Bien sûr que je meurs d’impatience ! Pourquoi, pas toi ? »
Je relève la tête et le regarde, perplexe.

« Oh, bien sûr… Mais… Je ne sais pas … Ça me fait peur. Tu sais, peut-être que tu voudras en avoir un toi aussi, un bébé. »
Son sourire s’éclipse, pour laisser place à un regard inquiet.

« Pas pour le moment. Je comprends tes inquiétudes, tu sais … avec un bébé à la maison … Tu ne pourras plus baiser n’importe quand, n’importe où ! »
Dis-je, sur le ton de la plaisanterie.

Il éclata de rire. Son rire, son souffle, ses mains. Il me rendait folle. Absolument folle. Je passai mon bras autour de son cou, et je vins l’embrasser langoureusement. Il prolongea romantiquement. Romantique. Un nouveau mot dans notre vocabulaire. Qui aurait cru qu’il puisse s’appliquer à monsieur ? Pas moi en tout cas !

J’ai tellement hâte de prendre cette minuscule créature entre mes bras. De la cajoler, de l’embrasser. Cette petite chose, si fragile, qui ne sait encore rien de la vie. J’ai tellement hâte de rencontrer les nouveaux parents, de féliciter ma meilleure amie autrement qu’au téléphone. Nous n’avons pas pu assister à l’accouchement, mais au moins, nous allons être là, sur place. Une petite fille. J’adore les petites filles. Aura-t-elle les cheveux bruns foncés comme sa maman ? Ou peut-être les aura-t-elle châtain clair comme papa ? Sam doit être si excité ! Ils sont ensembles depuis plus d’un an, ce n’est pas beaucoup … Mais j’ai confiance.

Tom se retourne brusquement vers le hublot, avant de reporter son attention sur moi. Il est si nerveux lorsqu’il embarque dans cet engin !

« J’espère qu’il n’y aura pas trop de paparazzis à notre arrivée … »
Gémit-il.

Je souris.
« T’en fais pas. Je ne pense pas … Et même si c’était le cas … Ce n’est pas très grave. »

Les minutes s’écoulent, et je me semble de plus en plus lointaine.

Je courais, sans jamais m’arrêter. Le soleil se levait, mes cheveux blonds voltigeaient au vent, un grand sourire garnissait mes lèvres. J’avais un t-shirt et des jeans, sous la froideur d’automne, mais pourtant, j’avais chaud. Je semblais heureuse, les paysages défilaient devant moi. Chaque paysage ayant marqués ma vie ces 12 derniers mois. Après plus d’une demi-heure de course j’arrivai enfin à la destination que je m’étai fixé, le pont. Ce pont, ce fameux pont. Je l’adorais tellement, il représentait énormément à mes yeux. Il était le lieu de souvenirs qui avaient décidés de mon avenir. C’était un petit pont de bois, avec une rambarde, qui ne pouvait accueillir que des marcheurs, aucuns véhicules ou motorisés. Je m’accrochai d’ailleurs à celle-ci, en criant au ciel joyeusement ;

« Je l’aime. Je l’aime tellement. Merci, merci, merci. »

Et un grand sourire s’afficha. Une impression de bien être extrême, une impression de compter aux yeux des autres, une impression d’être utile à la société. J’étais si bien. Si heureuse, si satisfaite de ma vie, et de mes choix.
L’endroit était éloigné de tout, quelques arbres par-ci par-là, un petit chemin de terre qui encore une fois n’était là que pour les rares marcheurs de cet endroit rejeté par les touristes, qui ne voulaient que voir l’aspect urbain de cette grande ville. Je fixais l’eau sans rien dire, contemplant mon reflet dans celle-ci. Je m’appréciais.

Tandis que mes yeux ne se détachaient pas de la rivière plutôt paisible, des bras m’entourèrent, et j’aperçue le reflet de mon sauveur.

Ah, peu importe où j’étais, il était toujours derrière moi …

Lui, Tom Kaulitz.

FIN