Aha! Voilà la suite!
Je ne sais pas si vous l'aimerez... En tout cas, on rentre dans le vif du sujet. Vous pouvez croire ce que vous voudrez, mon but est de vous déstabiliser! (MUHAHAHAHAHA!)
Alors, voilà!
Chapitre 9: Le double
Il est devant moi. Je ne l’attendais plus, mais il est devant moi.
Devant moi pour une deuxième fois.
Alors que la majorité ne l’on vu que sur une scène.
Devant moi.
Il doit savoir, il doit m’aider.
Devant moi.
Qu’est-ce que je peux faire?
Devant moi.
Il est avec quelqu’un, une personne que je ne connais pas. Je ne peux pas continuer à les suivre ainsi. Ce n’est pas correct de ma part… Mais est-ce correct de lui cacher la vérité?
Malgré moi, mes pas continuent de m’entraîner à sa suite. Je n’entends plus rien, je ne vois plus rien. Tandis que je continue de les suivre, ma détermination augmente d’un cran. Je me souviens de ces trois années, pendant lesquelles je me suis débattue seule pour survivre et pour que Tom survive.
2 ans et demi plus tôt…
« Maman, aide-moi! »
- Ma chérie, je ne suis pas certaine d’avoir tout saisi…
Un jeune homme, l’air exaspéré, se tourna brusquement vers la femme, entre deux âges.
- Mais voyons, c’est clair maman! Sarah est tombée enceinte d’une star internationale sur laquelle elle rêvait quand elle avait 15 ans! C’est très clair!
Il me prenait pour une folle, le con!
- Crois-moi pas si tu veux, je m’en crisse! Criais-je à la tête de mon frère.
- Non, je ne te crois pas! Je crois que tu essaies d’attirer l’attention! Et avec moi, ça ne prendra pas!
Il quitta le salon d’un pas vif. Je me laissais tomber sur le diva, la tête entre les mains.
- Toi non plus tu ne me crois pas, Maman?
Il y eut un silence. Doucement, je levais les yeux vers elle. Elle me regardait, l’air inquiet.
- Tu ne me crois pas, murmurais-je, mes yeux fixés dans les siens.
Elle soupira.
- Sarah, je ne sais pas quoi croire. Ton histoire me semble… invraisemblable.
- Évidemment qu’elle l’est! Je n’arrive pas à y croire moi-même! Mais maman, l’être qui grandit en moi devrait suffire à te convaincre!
J’étais hors de moi. Ma mère leva une main vers moi, comme pour m’empêcher de continuer.
- Si j’ai bien compris, Sarah tu n’as pas de compagnon fixe. Ça change assez souvent. Tu pourrais bien être tombée enceinte de n’importe qui.
Je me levais et lui tournais dos.
- Tu mentais. Tu m’as menti quand tu m’as affirmé que je pourrais tout te dire et que je pouvais avoir confiance en toi.
Je descendis les marches et sortis de la maison en claquant la porte. Des larmes brûlantes me défiguraient. J’étais si seule. Mon père, ma mère, mon frère… Tous me reniaient. Mais j’allais être forte. J’allais leur prouver que j’étais plus forte qu’eux, que j’allais y arriver. Que j’étais digne d’être crue.
Soudainement, je me rendis compte que les deux personnes qui je suivais entraient dans un hôtel. Mine de rien, j’entrais également. Bill et son compagnon montèrent à l’étage, vers leur chambre, sans doute. J’allais au comptoir. Je m’adressais à une jeune femme et louais une chambre pour une chambre. J’allais puiser dans mes minces économies, mais je n’avais pas vraiment le choix. Avec ma clef, je montais à mon tour et me rendit dans ma chambre. De là, j’appelais ma tante pour lui dire que le travaille chez mon père allait prendre plus de temps que prévu et que j’allais dormir là si ça ne lui dérangeait pas de s’occuper de Tom.
Ensuite, que faire? Me promener dans les corridors et espérer tomber sur lui? Je me vois mal en train de demander son numéro de porte de chambre à la dame en bas. Elle me prendra pour une groupie folle.
Mais Tokio Hotel n’existe plus. Les groupies non plus. Peut-être que la « dame en question » ne se souvient pas d’un Bill Kaulitz. Peut-être que ça va être facile d’avoir son numéro.
Me voila en bas, devant cette dame.
- Excusez-moi, mademoiselle. Il se trouve que je crois avoir aperçut un de mes vieux amis dans les corridors, mais je l’ai perdu de vue. Et j’aimerais vraiment lui parler, cela fait tellement longtemps. Êtes-vous autorisée à me donner son numéro de chambre?
La dame me fixa un moment. Mais je n’avais pas menti. Cela se voyait dans mon visage.
- Donnez-moi son nom. J’ai deux listes, voyez vous. Certaines personnes préfèrent être marquées comme « confidentiels ». Si votre ami n’a pas demandé à l’être, je serai autorisée à vous donner cette information.
- Son nom est Bill Kaulitz.
La dame ne tressaillit même pas. Elle ne connaissait pas, ou ne se souvenait pas de Bill Kaulitz. Elle entra son nom dans l’ordinateur et fronça les sourcils.
- Je suis désolée, mademoiselle. Il n’y a aucun Bill Kaulitz d’enregistré dans mes listes. Il n’a pas loué de chambre ici depuis au moins 8 ans. Vous devez vous être trompée.
Je suis dans ma chambre d’hôtel et ma tête est tiraillée par des dizaines de questions. Je pourrais m’être trompée. Bill n’est pas le seul Allemand nommé ainsi. Et certainement pas le seul Allemand à venir passer des vacances à Paris. Mais tellement de détails collent. Sa voix, son chapeau, son style vestimentaire. Sa démarche! Je ne comprends plus rien. Peut-être est-ce que je cherche trop à le retrouver? En ce moment, ma vie est très incertaine. Beaucoup de choses se passent et je n’ai pas l’impression d’avoir le moindre contrôle sur les divers évènements. La tête vide de toutes pensées, je prends mon sac, et sort de la chambre. Je descends un escalier et longe un couloir. Je dois sortir…
- Bill!
- NEIN! ICH BRECHE AUS!
Je vois soudainement Bill sortir d’une chambre en claquant la porte. Il porte toujours son chapeau et semble furieux. Il claque la porte et me croise sans me reconnaître. Je reste figée, je n’arrive pas à le croire. Il ne me reconnait pas? Je fais demi-tour et le suit. Il va m’entendre, il doit m’entendre. Il tourne un coin, sans réfléchir je me précipite à sa suite.
- AAAAAH! Hurlais-je, en le trouvant face à moi au tournant.
Je trébuchais et me retrouvais sur les deux fesses, par terre. Il se tint debout devant moi, les mains sur les hanches. Ses deux sourcils épais étaient froncés et il semblait juger de comment réagir.
- Comme l’on se retrouve! Lança t’il, un peu sarcastique.
Mon souffle s’accéléra. Que dire, que faire? Pour commencer, se relever, évidemment! Avec un peu de difficulté, je me relevais. Bill n’amorça même pas un geste pour m’aider. Un silence gênant se plaça entre nous deux. Avec stupéfaction, je me rendis compte qu’aucun lien ne me reliait à lui, en ce moment. Ce n’était pas comme il y a trois ans. Je n’osais pas croiser son regard, de peur de trouver quelque chose dans ses yeux qui me dégoûterait de lui. Fini le beau rêve.
- Je crois que nous devrions aller marcher un peu, n’est-ce pas… Sarah, c’est ça?
Sans que je ne l’aie voulu, mes yeux se plantèrent dans les siens. Il avait hésité! Comment osait-il.
- Bien sur, Bill, répondis-je tout de même.
Il m’empoigna par le bras et m’entraîna vers les escaliers. Nous descendîmes rapidement et bien vite nous fûmes de nouveau dans la rue.
- Alors, pourquoi me suivais tu, tantôt? Demanda-t-il.
- J’imagine que je ne savais pas comment t’aborder, me contentais-je de répondre tristement.
Il fixait son regard droit devant lui, et c’était tout juste si j’avais l’impression qu’il savait que j’étais là.
- N’as-tu pas compris, il y a trois ans, qu’il valait mieux que tu te tiennes loin de moi? Siffla-t-il, entre ses dents.
Je fronçais les sourcils.
- Bien sur, mais je voulais simplement te parler, aujourd’hui! Pas t’épouser!
Il eut un rire sarcastique.
- C’est bien que tu te sois ôté cette idée de la tête. Ce serait tout bonnement ridicule.
Plus nous parlions, moins je reconnaissais Bill. Les gens peuvent-ils changer autant en trois ans? J’étais soufflée!
- Je n’ai jamais même eut cette idée Bill. Nous avons couché ensemble, il n’y avait pas la moindre trace d’amour dans notre acte.
Il s’arrêta et se retourna vers moi, un sourire indulgent sur le visage.
- De ma part, non il n’y en avait pas. Mais de la tienne, Sarah? Ça reste à voir.
Mes lèvres commencèrent à trembler. Moi, de nature si vite, si cassante. Je suis capable de répondre à n’importe quelle insulte, attaque. Mais sans doute que cette fois-ci il avait un peu trop raison.
- Qu’est-ce… Qu’est-ce qui te fais croire cela? Demandais-je, la voix incertaine.
Il émit un petit rire.
- Te souviens-tu de notre dernière nuit? Tu me l’as murmuré au creux de l’oreille, dans ton sommeil.
Nous nous fixâmes un long moment, défiant chacun le regard de l’autre. Qui serait le plus fort? C’était complètement stupide!
- Très bien, tu ne sauras rien! M’écriais-je, en partant d’un pas vif.
Je ne me retournais pas, mais quelques mètres plus loin, je sentais sa main se poser sur mon épaule. Il me saisit fermement, et me retourna avec violence. Son visage était changé.
- Qu’est-ce que je ne sais pas, me demanda-t-il d’un ton dur.
- Tu t’en fous, tu t’en es toujours foutu, Bill Kaulitz! La seule personne qui t’intéresse c’est toi, tu ne pourrais pas t’en occuper!
- DE QUOI PARLES-TU!
Des passants se retournèrent. Il me serrait les épaules, si fort qu’il me faisait mal.
- Lâches-moi! Ordonnais-je, souffrant.
- RÉPONDS!
J’hésitais. Il me faisait mal. Avais-je vraiment envie que Tom soit confronté à un tel père? D’un autre coté, Bill avait le droit de savoir.
- Tu as un fils, Bill. Un fils de deux ans, murmurais-je, juste assez fort pour qu’il m’entende.
Les yeux de mon ancien amant s’agrandirent aussitôt et il me lâcha. Les passant se désintéressèrent de nous. Il s’éloigna de moi, ses mains tremblantes.
- Tu… Je… C’est… Mais… c’est impossible.
- Qu’est-ce que tu crois? Que j’invente ça pour que tu m’épouse? Crachais-je avec hargne.
Il secoua frénétiquement la tête.
- Qu’est-ce… Sais… Sais-tu la date de conception? S’empressa-t-il de demander.
Je ne voyais pas où il voulait en venir. Avait-il peur de ne pas être le père? Ou au contraire, de l’être!
- Oui, évidemment!
Il se rapprocha de moi aussi vite qu’il s’était éloigné.
- Alors dit-le moi. C’est important pour moi, je veux le savoir!
- Le 3 mai. C’était la dernière fois que nous… hum, avons passé une nuit ensemble.
Le visage de Bill était blême. Je ne m’attendais pas à une telle réaction de panique.
- Je ne te demande rien, Bill, même pas de le voir! Je voulais simplement que tu sois au courant!
Bill secoua la tête, me jeta un dernier regard et s’en alla. Il me laissa au beau milieu de la foule, seule et partit.
Doucement, une larme coula sur ma joue. Je m’empressais de la chasser de mon visage et recommençait à marcher. Je m’en allais dans la direction inverse de Bill, pour rentrer à l’hôtel. De toute façon, j’avais dit à ma tante que j’allais dormir chez mon père, pourquoi ne pas profiter d’une soirée de tranquillité?
Donc, l’âme et le cœur meurtri, je retournais à l’hôtel. J’avais faim, donc je me dirigeais vers le restaurant, en bas. Il n’y avait pas beaucoup de personnes, vu que ce n’était pas la saison estivale et que l’heure du souper était presque passée. Je m’assis au fond et commandais, essayant de me faire le plus petite possible, histoire de consumer ma peine tranquillement. Tout en mangeant, je plaignais Tom, qui grandirait sans père. Et quel père! Un lâche de première, il me dégoûtait. Toute à mes pensée, je ne remarquais pas se qu’il se passait autour de moi. Je m’en foutais!
- Hum, excusez-moi. Est-ce que vous vous prénommez Sarah?
Cette voix… Je n’osais pas relever les yeux. Je ne comprenais pas. Pourquoi me demandait-il mon nom.
- Excusez-moi, mademoiselle?
Je relevais brusquement la tête. C’était bien lui! Il me souriait gentiment, son visage lisse semblait serein.
- Oui, Bill, c’est moi, répondis-je, légèrement inquiète.
- Je peux m’asseoir avec toi? Demanda-t-il, doucement.
Je lui fit signe de le faire.
- Alors, Sarah, comment va ta vie?
S’en était trop. Mais à quoi jouait-il? Je ne comprenais pas.
- Bill, est-ce que tu te sens bien? Murmurais-je, inquiète.
Il fronça les sourcils.
- Oui, pourquoi cette question?
- Et bien… parce que…
Soudainement, je vis quelque chose derrière Bill qui m’effraya. Bon sang! Mais c’était quoi cette galère!
Derrière Bill, dans l’allée que je pouvais apercevoir par la porte du restaurant, un autre Bill entrait. Je me levais brusquement, tremblant.
- C’est quoi ÇA! Tabarnake, je rêve!
- Mais que ce passe t’il, Sarah?
Je fixais Bill, tremblante, puis l’autre Bill, qui disparut, sans doute s’en allant vers sa chambre. Je ne… Je ne comprenais plus rien du tout.