[Fanfiction ] By your side.

Beichte
CHAPITRE 17

Steph continuait de faire ses bagages, ébranlée par les évènements, déstabilisée par tout ça. Je ne savais pas quoi dire. Elle ne méritait pas de partir, et puis même si c’était le cas, je ne voulais pas qu’elle s’en aille. Elle se releva et elle arrêta sa musique, avant de me regarder, les yeux pleins d’eaux.

« Qu’est-ce que je vais faire maintenant, Alex’ … Je n’ai même pas d’endroit où aller… »
Elle baissa la tête avant de venir se coucher dans mes bras, sur mon lit, avec moi.

Je caressai sa chevelure noire. Cette question hantait tout autant mon esprit que le sien. Qu’est-ce que je devais lui répondre ? Je pensais prendre un nouveau départ, alors que l’on m’annonce le départ de mon amie. Je ne comprends pas POURQUOI c’est toujours sur moi que ce genre de truc tombe… Ah, Alexia. Arrête de te plaindre, il y a pire et tu le sais. Enfin … Je soupirai, puis je me mis à dire tout ce qui me passait par la tête :

« Tu peux me dénoncer … Dire que c’est moi, que j’ai fais pire … Et.. »
Elle releva la tête vers moi.

« Non … Je serai quand même expulsé… »

« Mais on le sera toutes les deux. On pourrait se prendre un appart ! Ensemble ! »
Une lueur d’espoir illumina mon regard.

« Oui, se prendre un appart à 3 jours de Noël, quel tâche facile ! »
Dit-elle, avec ironie.

Je soupirai. Je ne trouvais plus rien à dire, à faire… J’étais à cours de solutions. Je n’y avais même pas pensé, dans 3 jours, ce serait Noël. Pourtant, c’était facile de se rappeler cette période de l’année ! Il y avait un grand sapin dans la salle d’accueil, avec quelques cadeaux, et le centre était décoré aux couleurs des Fêtes. Je cessai de jouer dans ses longs cheveux noirs, et au même moment elle se leva rapidement.

« Je vais partir d’ici, et je vais aller les rejoindre à leur hôtel ! Et qui sait…Je pourrais peut-être les suivre en tournée ! »
Steph s’écrasa par terre à nouveau puis elle continua de faire ses bagages, un grand sourire sur son visage.

Merde ! Elle était beaucoup trop rêveuse. Elle pensait que c’était si facile que ça ? J’étais exaspérée de la voir agir de la sorte. Un peu plus et elle m’annonçait que plus tard, elle voulait devenir une fée. Stéphanie est une femme incroyable, très forte, mais avec souvent trop d’ambitions ou de rêves. Okay, c’est bien de se raccrocher à quelque chose, mais il ne faut pas exagérer… Elle prend ses moments parfaits pour des réalités. Ce n’est que de l’imagination. De l’imagination pure. Je n’aime pas la voir s’emporter comme ça, je ne sais jamais comment lui dire… Enfin, je me levai puis je m’assis près d’elle. Je posai une main sur son épaule, mon amie se retourna, les yeux pleins d’espoir.

« Steph … Tu ne peux pas faire ça… Et tu le sais très bien… Ils ont des producteurs, un horaire chargé … Tu les connais que depuis 2 semaines … »
Je ravalai ma salive, je redoutais sa réaction.

« Toi, la blonde ! Pour qui tu te prends ? Tu es toujours en train de me dire que c’est impossible, que si, que ça … Je … Je déteste ça ! Bill m’aime, j’en suis persuadée … Je suis amoureuse de lui … On s’aime … »
Elle baissa les yeux puis elle ne toucha plus à ses sacs et ses vêtements.

Je n’étais pas aussi persuadée de la situation qu’elle … Elle m’avait bien insulté en me traitant de blonde, mais je me forçai d’effacer cette misérable insulte de dans ma tête, après tout, c’était la folie du moment qui l’avait fait réagir ainsi. Je la regardai. Elle avait la tête baissée, les yeux rivés sur le sol. D’une voix douce je dis :

« …Peut-être qu’il t’aime … C’est…possible. Mais ne te fais pas de faux espoirs. Tu crois qu’ils seront contents de voir arriver une inconnue, comme ça ?… Reste ici, au centre. Au moins, reste jusqu’à après Noël… On trouvera une solution. »
Elle posa sa tête sur mon épaule, pauvre petite Stéphanie. Elle renifla, puis une larme glissa silencieusement le long de sa joue.

Elle hocha positivement la tête. C’était déjà ça de gagné. Nous restâmes comme ça pendant une bonne heure, à se consoler l’unes et l’autre. Je savais que le directeur serait d’accord, parce qu’il était au courant de la situation difficile de mon amie. Pour l’instant, il n’était plus question de se casser la tête. Nous allions profiter pleinement de la magie des fêtes !

***

Le lendemain fut une journée tranquille. Nous allions à nos ateliers, nous parlions de la difficulté que cela était pour nous de devoir fêter les fêtes avec sobriété, mais les résidents étaient tous fières d’eux. Il y avait 2 jours que les gars n’étaient plus ici, et l’ambiance le faisait lourdement ressentir. Les gardes avaient rétablies les règlements d’une manière doublement plus stricte, chacun de nos gestes étaient surveillés de très près. Évidemment, comme prévu, nous sommes allés parler au directeur pour lui expliquer la situation à propos de ma colocataire. Celui-ci à rechigné un peu mais il a tout de même accepté. Elle devait quitter le centre le 3 janvier, ce qui nous donnait assez de temps pour prévoir une solution efficace.

Il est 19h. Ma mère devait me rendre visite pour m’apporter mon cadeau de Noël, mais je ne me sens pas bien … J’ai reporté ça à plus tard. Demain, à cette même heure, le 24 décembre, les célébrations auront commencés… Ouais, je pense vraiment à n’importe quoi ces jours-ci. Les Fêtes n’ont jamais occupés une grande place dans ma vie. Je pouvais passer deux semaines à dormir chez n’importe qui, à baiser avec des inconnues, à en prendre, en prendre, en prendre … Jusqu’à ne plus y arriver, et même encore la, je trouvais le moyen de vomir tout ça, pour me faire d’autres lignes. Peu de gens arrivent à comprendre l’ampleur de mon état. On m’a toujours dit qu’il fallait l’avoir vécu pour le comprendre, c’est pourquoi je me sens bien ici. Je sens que l’on ne porte pas, ou très peu, de jugement sur ma personne, sur mes expériences.

J’éteins ma cigarette puis je me lève, il y a beaucoup de résident à l’extérieur ce soir. Il fait déjà noir, vive l’hiver. Je pousse la porte du centre de désintoxication et je rentre dans ma chambre. Stéphanie y est, et elle écrit. Je ne sais pas trop ce qu’elle fait, et je n’ai pas envie d’aller voir, ce serait indiscret. Par contre, je l’observe du coin de l’œil. Lorsqu’elle a terminée, elle glisse l’enveloppe sur son oreiller avant de m’adresser un petit sourire. Je la fixe intensément, et enfin je dis ;

« Parle-moi de toi, Stéphanie… »
Chacun sur nos lits respectifs, l’on se regarde. On est assit.

« …Quoi ? »
Elle lève un sourcil.

« Raconte-moi pourquoi tu es ici… »

Mon amie prit une grande respiration, je lui en demandais beaucoup sans doute.
« Ça … remonte … à plusieurs années. J’avais 9 ans. Jeune et innocente … Idiote surtout. Blessée par un oncle, violée… À plusieurs reprises … J’en ai parlé, oui … Mais l’on ne m’a jamais cru. On m’a dit que c’était les Pokémons qui me rendaient ainsi, si … imaginative … Ouais c’est ça, et puis quoi encore ? Enfin … »
Elle soupira avant de continuer. Elle avait baissé les yeux, la peur d’affronter mon regard l’envahissait sans doute, pourtant je ne lui reprochais rien, et je n’en avais pas l’intention !

« Ma mère … Ma mère est une femme… spéciale, si l’on veut. Elle a souvent ramené des gars, alors qu’elle est en couple avec mon père…C’était difficile à gérer… J’ai toujours vécu dans l’incertitude. J’en parlais ou pas ? … Je n’en ai jamais parlé …Puis la pression que mes parents me mettaient... J’allais à l’école privée, j’avais des bonnes notes, mais c’était toujours PLUS, PLUS, PLUS. C’était insupportable. Je n’y arrivais pas, je n’y arrivais plus … J’étais la fille modèle. L’on me présentait à des voisins, à des amies de hautes sociétés de ma mère et mon père en vantant mes mérites, mes trophées scolaires, mes talents … Puis ça à dégringolé. La mutilation, j’ai..Je…enfin…non. »
Elle avait un blocage. Stéphanie n’arrivait absolument plus à sortir quelque chose de cohérent. Elle releva sa petite tête vers moi, désolée.

« C’est bon, arrête. Je suis désolée, je n’aurais pas dû te demander ça. Je m’excuse Steph. »
Ma noirette préférée m’adressa un minime sourire avant de se lever et de sortir de la chambre, ébranlée. Je ne la retins pas, après tout, elle était libre ici.

À 22h, lorsqu'elle revint enfin, elle se glissa sous les couvertures puis elle étouffa ses sanglots. Elle croyait que je dormais, mais ce n'était pas le cas. Stéphanie avait cessé de pleurer comme ça, chaque soir, depuis presqu'un mois...

In die Nacht.
CHAPITRE 18


24 décembre. Les résidents sont joyeux, plusieurs ont abandonnés leur thérapie depuis les 2 dernières semaines pour aller fêter, se droguer, gâcher tous leurs efforts … mais heureusement, je ne fais pas partie de ceux-là. J’ai passé la journée à chanter des chansons de Noël, à ajouter les décorations manquantes à travers tout l’établissement. C’était une journée magique ! L’arbre géant de l’accueil est remplit de cadeau, les dirigeants de l’endroit on acheté un petit cadeau pour chacun de nous, vraiment, c’est fabuleux.

J’ai repris du poids aussi. On ne voit plus mes os, et j’ai un visage radieux. Je me trouve jolie, ça ne m’était pas arrivé depuis des années, de me regarder dans la glace et de dire « Comme tu es belle aujourd’hui, Alexia. ». Je sens ce temps des fêtes sera mémorable !

Il est 20h. J’ai bouclé mes longs cheveux blonds et je me suis maquillée. J’ai choisis des vêtements chics pour l’occasion. Au programme ; Chants, danses, déballage de cadeaux, et quelques partages. Au cas où vous ne le sauriez pas, des partages ce sont des témoignages de toxicomane sur leurs expériences, et ce qu’ils en ont retiré. C’est toujours très enrichissant, et souvent énormément émouvant. Je sors finalement de mes pensées puis je me mets une dernière couche de spray net, je souris à ce visage qui m’est réfléchit dans ce miroir. Je n’ai pas vu Stéphanie de la journée, enfin … Il faut dire que je ne l’ai pas vraiment cherché. Elle avait surement besoin d’être seule, alors je l’ai laissée tranquille un peu. Je sors de ma chambre et j’entre à l’accueil. La plus part des résidents y sont déjà, et l’un d’eux joue de la guitare et nous offre une prestation des plus réussie. Je me place près de femmes dans mon groupe et nous bavardons. Il y a aussi quelques visiteurs dans la place, des personnes proches des résidents sans aucun doute. Moi, je n’ai même pas invité mes parents, je n’en voyais pas trop l’utilité, et je n’avais pas envie de passé cette période de l’année avec eux.

« Bonsoir … Je m’appelle Stéphanie Brien … J’aimerais vous offrir une prestation… »
Cette petite voix timide pouvait bien me dire quelque chose, c’est Steph ! Je souris et je dis à mes autres amies qu’elle est ma compagne. Notre coca en main, nous l’encourageons. Comme elle ne sait pas jouer de guitare, un garçon l’accompagne. Je suis derrière mais j’arrive quand même à la voir. Elle semble bien … Je crois. Ma noirette favorite commence enfin à chanter… Du Tokio Hotel. Sa voix mélodieuse résonne à travers les murs, les cries d’encouragement lui donne le sourire aux lèvres. Stéphanie se lève de sa chaise et continue ‘Monsoon’ avec puissance, vraiment, cette demoiselle m’étonnera toujours ! Je crie avec entrain et je tape des mains au rythme de la musique. Les contacts avec les hommes sont permis … Parce que, pensiez-vous qu’il était possible de faire deux party ? Un pour la gente féminine, et l’autre masculine ? Non … C’était beaucoup trop d’organisation ! Évidemment, lorsqu’il y a de trop gros rapprochements, nous nous faisons avertir, mais les femmes se sont contentées de sympathiser avec eux. Mon amie termine enfin sa chanson puis revient dans la foule qui se jette sur elle pour l’envahir de compliments.

Notre petite bande éloignée de tout se tourne alors tous vers la porte d’entrée.

« Mais qu’est-ce qu’ils font ici eux ? »
La rousse pointa du doigt la bande de mecs qui entraient.

« …C’est qui ? »
Demandais-je en essayant de voir.

« Tokio Hotel. »
Mon cœur fit un tour. Effectivement, qu’est-ce qu’ils faisaient là ?

Je me fraye un chemin parmi les personnes et je m’approche d’eux, qui ne m’ont pas encore remarqué. Bill se dirige immédiatement vers Steph et l’entraîne vers le deuxième étage, où sont situé les chambres … J’essaie de chasser ces pensés non catholique de ma tête et enfin je m’approche des trois autres gars, qui sont sensiblement au même endroit. Tom qui discute avec une jolie rousse, Gustav qui fait des blagues à Georg.

« Hey, qu’est-ce que vous faites ici ? »
M’exclamais-je en hurlant pour couvrir la musique, avec un léger sourire aux lèvres.

« Wow … Tu es sublime ! »
Me dit Gustav, avec des étoiles dans les yeux.

Je ne pu m’empêcher de rougir, il faut dire que je n’ai pas eu l’occasion de connaitre vraiment ce timide batteur aux allures de gamin. Georg m’adresse un petit sourire en coin et hoche positivement la tête.

« J’allais le dire… Enfin … Nous sommes seulement passés vous faire un petit coucou, nous ne pouvons pas fêter cette fête avec nos familles respectives … Et on s’ennuyait un peu, donc on en a profité. Tu t’amuses bien ? »

Je répond positivement à sa question puis je parlai aux deux gars. Je suis contente de les revoir ! Au bout de quelques minutes, Tom revient vers nous.

« Alors, la chasse a été infructueuse ? »
Dis-je, en riant un peu.

« …Ouais … Elle est lesbienne. »
Nous éclatâmes tous de rires. Pauvre Tom !

Georg me proposa de sortir à l’extérieur, ce que j’acceptai avec plaisir. Dehors, le ciel était étoilé et la température, confortable. Nous nous assîmes sur des blocs de ciments. Sans quitter ses yeux gris/vert je débutai une conversation.

« Comment ça va, avec le groupe ? »

« Bien … Enfin … Nous sommes tous préoccupés par nos problèmes pour le moment … Mais ça va bien. Dans quelques jours nous allons faire une prestation live, pour un spécial jour de l’an. Et toi, de ton côté, tout se passe bien ? »
Discrètement il me prit la main. Je rougis de plus belle. Georg était vraiment sympathique, compréhensif, et en plus de ça, il était tellement beau… Mais pourtant, je ne sais pas … L’effet qu’il me faisait était tellement différent de ce que j’avais pour Tom …

« Oui … Non … Oui… Oui, ça va. »
Je baissai les yeux et je gloussai.

« Tu n’as pas l’air sûr.. »
Il me releva la tête du bout de l’index et il me sourit une nouvelle fois.

En une fraction de seconde, nos lèvres se rapprochèrent doucement, pour se toucher enfin. Il caressa mes cheveux blonds et je fermai les yeux, continuant de l’embrasser romantiquement. Il n’y avait pas d’échanges de langues, qu’un contacte parfait entre nos lèvres.

« Hey les tourtereaux, il…est…mi…nuit. »
S’arrêta le dreadé, stupéfait de nous voir s’embrasser. Je repoussai timidement le bassiste pour lever la tête vers Tom, qui avait déjà refermé la porte et qui s’en allait d’un pas rapide vers je-ne-sais-où.