[Fanfiction ] By your side.

Totgeliebt
CHAPITRE 16


Stéphanie poussa un petit cri aigu, puis elle me serra contre elle, très fort. Elle respirait le bonheur, ça se sentait à 10 kilomètres à la ronde ! Je souris faiblement. Sa joie de vivre était contagieuse, rien qu’un peu, mais c’était déjà mieux que de sombrer dans la déprime.

« Il m’a serré fort contre lui. Très fort. Il m’a dit que j’allais lui manqué… Je n’arrive pas à le croire ! … »
Elle se décolla puis elle se coucha sur son lit.

Je savais qu’elle ne devait pas se mettre dans un tel état, d’être aussi heureuse pour ÇA, mais je ne lui en voulais pas. Avec tout le malheur qu’elle avait eu dans sa vie, être heureuse pour des riens ne lui ferait sans doute pas de mal … Enfin, j’espère. Je voulu la mettre en garde, mais je gardai mes recommandations pour moi, elle n’avait pas besoin de mes conseils … Ils ne feraient que la rendre sceptique. Je me couchai à mon tour sur mon lit puis je fixai le bout de papier avec le numéro dessus. Est-ce que j’allais l’appeler ? Je n’en savais rien. C’est sûr que Georg m’intéressait … beaucoup… mais en même temps … Je ne le connaissais pas vraiment …

« Je n’arrive pas à croire qu’ils sont partis … Ça fait bizarre. »
Dis-je à Stéphanie, un brin tristounette.

Soudain, quelqu’un cogna à notre porte. Je me levai d’un bond en pensant que c’était Georg, ou Tom, ou même Bill, mais ma colocataire avait été plus rapide que moi et elle s’était jetée dessus. C’était le directeur du centre … Qui voulait parler à Stéphanie. Elle se prépara à sortir mais je leurs proposai de rester dans la pièce, que c’est moi qui s’en irait. J’étais tout de même curieuse de ce qu’il voulait, mais par respect je me dirigeai vers la salle de téléphone et je m’assis sur une chaise en prenant le combiné puis en composant un numéro.

« Allo ? »
Répondit la voix masculine au téléphone.

« Liam ? C’est Alexia. »
Je fermai les yeux. Je ne devais pas pleurer, pas tout de suite. Pas tant qu’il n’aurait pas entendu le fond de ma pensé.

« Hey, mon bébé. Comment ça va ? »
Je me sentais déjà bouillir, il avait une voix si … innocente … Et si Tom s’était trompé ? Et si j’avais mal vu ce garçon sur la vidéo ? … Non, arrête Alex’, c’est impossible et tu le sais.

« Mal, mal et tu sais pourquoi ? … Je t’ai entendu parler avec cette fille au téléphone … Je t’ai entendu parler … Dans le stationnement … Tu n’es qu’un connard, un pauvre idiot … Je n’aurai jamais pensé ça de toi, Liam Dawson… »
Je retins une fois de plus mes sanglots, je devais être forte. Lui prouver que je pouvais très bien continuer sans lui, qu’il n’était rien. Qu’un déchet inutile dans cette vie.

Il balbutia au départ, quelques mots incompréhensibles, puis il sembla vouloir reprendre le contrôle de la situation.
« Non … C’était ma sœur … Oui, tu sais, tu n’as jamais dit ‘Je t’aime’ à ta sœur ?... »

Doucement, et avec courage, je répétai mot pour mot ce qu’il avait dit à sa « supposé » sœur ;
« Je ne peux pas lui dire que j’aime quelqu’un d’autre, elle fait des efforts, ça gâcherait tout ! »
Mon ton était si neutre, si calme …Pourtant, je n’étais qu’une bombe à retardement qui ne voulait qu’exploser.

« Je peux tout t’expliquer … »
Il était facile de remarquer qu’il n’était plus aussi à l’aise que tout à l’heure, alors j’en profitai pour y aller fort :

« Il n’y a rien à expliquer, Limi. Tu m’as mentis, tu m’as détruite, tu m’as manipulé, tu as joué avec moi … Tu veux que je t’explique quelque chose, moi ? Je te déteste. Voilà. Tu n’es qu’un … que…RAH, et puis aucun adjectif ne peut te qualifier, tellement tu es … si…CON ! »
Je baissai les yeux vers le sol. Je savais trop bien que s’il avait été devant moi, que j’aurai flanché, qu’il m’aurait été impossible de tout lui dire ça comme ça. Pourtant, le ton de ma voix restait passablement bien. J’étais bien … Presque.

« …Alex…Je suis désolé, tout va s’arranger, je vais venir te voir et … »

« ET PAS QUESTION ! C’est fini, POINT. »
Coupais-je.

« Alors si c’est comme ça, tant pi… AH, et tu diras à un des résidents, lui avec des dreads, de gérer sa violence ! Tu ne m’as pas vu l’allure ! J’ai des bleus partout, des égratignures ! Ce salop m’a … On s’est battu ! »
Il raccrocha tout de suite après.

Tom…Liam ? QUOI ? Pourquoi il ne me l’avait pas dit ? Pourquoi personne n’avait vu ça ? Ils s’étaient battus ! Ah mon Dieu. C’était … assez drôle, oui. J’esquissai un léger sourire. J’étais fière de moi. Non seulement je n’avais pas pleuré, mais je lui avais dit ma façon de pensé. Je me félicitai intérieurement. Enfin, je pris un grand respire puis je commençai à composer un autre numéro, mais je m’arrêtai, hésitante… Je regardai à nouveau les chiffres sur le bout de papier puis je terminai d’appuyer sur les touches.

« Hallo ? »
Répondit Georg, en allemand.

« Ge...Georg ? C’est Alexia … »
Enfin, il délaissa son allemand pour parler anglais.

« Hey ! Salut ! Comment ça va ? »

« Bien …Enfin… Aussi bien qu’on peut aller quand on vient de laisser son copain. »
Je souris faiblement. Je n’étais pas déçu de lui parler.

« Ah… Je suis désolé… »
Dit-il.

« Non, ça va. Vous êtes où ? »
Demandais-je, curieuse.

« On est encore en Ohio ! Mais on est à une heure d’ici, je crois. Le motel est fantastique ! La piscine, le spa, le sauna … Tu ne croirais pas à ça ! »
Il rit un peu.

« Je n’en doute pas ! … Au fait, tu étais au courant que Tom s’était ba… »

« Battu, oui… J’étais là. Je ne pensais pas que monsieur coureur de jupon se débrouillait si bien en lutte. Enfin, il faut dire qu’avec Bill… C’est facile de gagner ! »
Je rigolai à sa réplique.

L’on parla pendant près de 30 minutes. De nos vies, nos amours, nos amies, de nos passions … Il était très intéressant. À-vrai-dire, je ne le pensais pas comme ça. Il était très blagueur, mais il semblait aussi être gaffeur. Georg était tout simplement génial ! Je remerciai Tom en mon fort intérieur de m’avoir donné son numéro. Parler comme ça, après une rupture, ça ne faisait que trop de bien. Enfin, on raccrocha et tranquillement je me redirigeai vers ma chambre, pour savoir qu’est-ce que ce directeur voulait.

Je la trouvai là, faisant ses bagages, en écoutant ses chansons déprimantes.

« … Tu pars ? »

« Je suis expulsé…Aucuns contacts avec le sexe opposé… Tu te souviens ? … Ils m’ont vu avec Bill … »
Elle baissa les yeux, malheureuse.

« Non… Et moi, avec Tom ? »
Soufflais-je, en m’écrasant sur mon lit, stupéfaite.

« … Je n’en sais rien … Il n’en a pas parlé. »
Elle continua d’écraser les vêtements dans le fond de son sac, complètement anéantie.

Elle avait fait des efforts inimaginables pour se sortir cde cet enfer, elle s’était battu contre la vie, elle avait fait du chemin depuis la première fois que je l’ai vu … Et maintenant, elle était expulsé ? Ça ne voulait pas entrer dans ma tête … Non, c’était impossible … Pourquoi Stéphanie devait-elle partir ? Et pourquoi pas moi ? … Je n’arrive pas à y croire, qu’allais-je faire, sans elle ?