[Fanfiction ] By your side.

Your life is meaningless
FLASHBACK
CHAPITRE 35

Tous ces mots blessants résonnaient encore et encore dans mon esprit, et je ne trouvais aucunes solutions, ou explications à ce qui s’était passé là-bas. J’étais monté à sa chambre, et j’y étais entrée, entendant des accords de basse résonner ;

« Georg, il faut qu’on parle. »

Il ne leva même pas les yeux vers moi, ne stoppant aucunement ses activités.
« Il n’y à rien à dire. Je sais que tu n’es pas venu ici pour moi, et ça finit là. »
Pour finalement déposer sa basse et me regarder d’un air glacial, comme il savait si bien le faire depuis mon arrivée ici.

Je sentais que l’atmosphère se faisait lourde, et c’était pour cette raison que j’avais envie de parler avec lui, mais il me haïssait, il me haïssait de lui avoir fait mal sans doute, ou d’être entré dans la vie de Tom, en faisant tout basculer. S’il avait su à quel point j’étais perdue à ce moment, il aurait peut-être accepté de m’accorder un quel conque pardon, mais non, il n’avait même pas pris la peine de m’expliquer quoi que ce soit.

« Je suis venue pour m’expliquer, Georg. Je t’en pris, laisse moi la chance. Tu refuses de me parler depuis mon arrivée ici, et si tu penses que je ne suis pas au courant de vos querelles d’adolescents, à toi et à Tom, eh bien tu te trompes. J’ai envie de régler ça, je suis venue ici pour ça ! Laisse moi m’expliquer, au moins. »
Avais-je suppliée, en m’avançant vers lui. D’un geste brusque il avait déposé sa basse et il s’était levé, avançant droit devant moi, et, il s’était arrêté, me fixant dans les yeux.

« Nos querelles d’adolescents ? » Il ricana, avant d’enchaîner.

« Mais pour qui tu te prends, Alexia Parker ? Tu débarques des États-Unis, comme ça, pour jouer les médiatrices, alors que, toutes ces disputes qui sont loin d’être immatures, sont de TA faute. Tu as alternée entre lui et moi pendant quasiment 1 mois, tu étais folle de lui mais tu daignais m’embrasser ! Comment veux-tu que je réagisse ? J’ai cru que tu finirais par l’oublier, avec toutes les conneries qu’il te disait, qu’il te faisait … Mais il faut croire qu’il en a été autrement. Tom n’a rien compris, et ne comprend toujours rien. J’ai eu beau lui expliquer à quel point tu es une… une idiote, il ne me croyait pas. Eh bien voilà, là, j’en ai la preuve. Tu te permets tout, et tu vis dans un conte de fée. C’est toi l’adolescente ici, Alexia. Tu es une garce. »
Sans rien ajouter d’autre, et sans aucune émotion, il se dirigea à nouveau vers son lit, reprenant sa basse. Il m’ignora entièrement.

Il venait de détruire tout ce que j’avais reconstruis. Il m’avait détruite, et bien que sur le moment je refusais de l’admettre, il avait raison. Je n’avais jamais pensé une seule seconde que ces quatre allemands pourraient être mécontents de me voir ici, j’étais certaine que Georg me pardonnerait tout facilement, que Tom et moi, ça allait être l’amour fou, et que Gustav et Bill allaient être mes meilleurs amis, mais il en a été autrement. J’ai agis en égoïste. Ils avaient un emploi du temps chargé, et contrairement à ce qui se passait en Amérique, je n’avais pas le droit de les accompagner nulle part, car tout le monde les connaissait. J’étais prisonnière dans cette grande maison, et c’était dur. Certes, Tom me serrait dans ses bras, me donnait des bisous sur la joue, mais c’était sans plus. Il ne m’avait jamais dis «Je t’aime », on ne dormait pas dans la même chambre, et tout ce qu’il démontrait envers moi c’était des signes d’amitié. Georg lui, c’était l’indifférence, la froideur, la méchanceté, même … Quant aux deux autres garçons, Gustav me parlait à quelques reprises, mais ça finissait là, et Bill, il me demandait des nouvelles de son frère. Des nouvelles que j’ignorais. En 4 jours c’est à peine si j’ai pu discuter avec eux une heure d’affilée. Ils étaient toujours appelés quelque part, ou ils devaient pratiquer leurs nouvelles chansons.

Ce n’avait pas été comme je l’avais prévu, et ça m’avait déçu. Cette soirée-là avait été la fin d’un rêve stupide, d’espoirs perdus. J’avais ravalée ma salive, sans rien dire, et j’étais partie. Pas une larme, pas une gifle, pas de réponse. Non, rien. Je devais rester forte, forte et fière. Secouée, j’étais descendue discuter avec Bill, mais il n’avait pas la tête à ça.

« Je crois que je vais partir … »
Avais-je soufflé, les yeux pleins d’eaux, en prenant place devant lui.

« Ah ? Ben, vas-y, si c’est ce que tu veux. »
Avait-il répondu, comme si ça ne le surprenait même pas.

J’avais baissée les yeux, et j’avais alors remarqué qu’il écrivait. Il était occupé, lui aussi. Oui, là je comprenais enfin. Je n’étais pas la bienvenue ici. Ils avaient leurs vies, j’avais la mienne, et j’avais cherché à joindre les deux bouts sans leur dire. J’étais resté au bout de la table pendant un quart d’heure, réfléchissant, tout en essayant de retenir mes sanglots, puis, j’avais entendu une porte s’ouvrir. En voyant Tom, j’avais esquissé un sourire. J’avais besoin de ses bras pour me réconforter. Il était mon protecteur, comme j’étais sa bouée de sauvetages. Nous nous complétions mutuellement, en tant qu’amis, vu comment il était distant…

Des éclats de rires féminins avaient retentis, et une grande brune suivit le dreadé à l’intérieur du hall. S’en était trop. On avait joué avec moi. Calmement, je m’étais levé, dirigée vers lui, et je m’étais arrêté à sa hauteur. Le sourire coquin de la femme s’éclipsa et elle me regarda d’un air dédaigneux.

« A… Alex ? Je pensais que tu … »
Et j’avais posé mes lèvres sur les siennes, sous l’air ahurit de cette salope de première classe. Ensuite, je l’avais regardé, dégoutée.

« J’en reviens pas. Je pensais que toi et moi, ça mènerait quelque part … Faut croire que non, Georg à raison, je suis une garce, une égoïste, et je vis trop dans les contes de fées. Dans mon conte à moi, tu te transformais en fidele prince charmant … Mais non Tom, tu es demeuré un vilain crapaud. Sur ce, j’y vais, je rentre. J’en ai plus qu’assez. »
Sur cette dernière phrase, j’explosai. De gros sanglots instoppables se mirent à m’envahir, et honteuse, je m’étais dirigée vers ma « chambre ». J’avais fais mes bagages à une vitesse folle, et j’étais sortie, claquant la porte.

C’était terminé. Tout était terminé.

Et maintenant j’étais là, sur ce pont, à vouloir en finir. Je m’allumai nerveusement une cigarette, fixant le fond de la rivière. Le ciel se remplissait de nuages à vue d’œil, et bientôt une averse me tomberait dessus. C’était maintenant, ou jamais. Steph ? Elle n’a jamais rien su de ça. Je l’appelai presque chaque jour, prétextant que j’étais toujours là-bas, et que tout allait bien. J’aurai dû lui dire, mais je redoutais ses commentaires lorsque j’allais lui faire part de l’épisode avec Georg. Je n’avais pas besoin de ça.

Soudain, mon portable sonna, me tirant complètement de mes pensées morbides.

« Alex, c’est Tom. Je suis aux States, t’es où ? »
Je fermai les yeux, sa voix m’avait tellement manqué. Je ne pouvais plus me passer de lui … Avait-il vraiment dit qu’il était là, tout près ? Mais … Non. Je ne voulais pas le voir, pas après ça. Pas après avoir agis de la sorte envers moi. Certes, j’ai des défauts énormes, voire insupportables, mais Alexia Parker ne mérite pas ce genre de vacheries. Il aurait dû être plus clair, s’il voulait vraiment que tout soit terminé entre nous. Un « nous », qui n’a sans doute jamais existé, je suppose. M’efforçant de ne pas flancher, et de prendre une voix insouciante, je répondis.

« Nulle part. Fiche-moi la paix Kaulitz. Je … Bye. »
Et j’avais raccroché.

Une nouvelle crise de larmes se déclencha. Ma vie me mènerait nulle part, je n’étais utile pour personne, et j’en étais même venu à mentir à ma meilleure amie. Qu’est-ce que je devenais ? Je terminai ma cigarette et je la jetai dans ce court d’eau. L’eau défilait à toute vitesse, et ça m’effrayait. J’avais peur de me raté, une peur stupide, peut-être, mais qui me retenait de l’autre coté de la barrière. Je m’écroulai par terre, frappant à grand coups dans les planches cloutées, me défaisant les jointures.

« J’te déteste, j’te déteste …. » Et j’avais gémis de douleur un petit ;

« Mais surtout, j’me déteste. »

Toute ma vie j’avais essayée d’être conforme aux exigences humaines, de plaire à mes parents, de plaire à Liam, enfin, toute ma vie j’avais essayée de plaire … Mais ça n’avait pas suffit. Je n’étais pas à la hauteur d’avoir une vie ici, et j’étais trop fragile. La fragilité, c’est mortelle dans ce monde d’aujourd’hui. Moi, Alex, la forte, la dure, la froide, qui veut en finir. Tout le monde à une face cachée, et la mienne, c’est elle. Je suis tout ce que je n’ai jamais voulu être, et je ne serais jamais la Alexia que je veux.

Je continuai de frapper ici et là, sanglotant, jusqu’au moment où j’entendis une voix.

« A…Alex ? »

Lentement, et prudemment, je tournai la tête vers cette voix. J’étais accroupie sur le sol, et j’étais horrible. Mes cheveux blonds tombaient dans ma figure, mon maquillage défait s’étendait jusqu’à mon menton, et mes yeux, ils reflétaient la tristesse même. La rivière se déchaînait sous nous, et il faisait froid. J’en avais la chair de poules, mais ce sentiment douloureux qui m’envahissait m’empêchait de le ressentir.

En posant mes yeux sur lui, j’ai vu son visage se transformer. Il avait prit peur. De moi ? De cette situation ? De me voir si faible ? Je n’en sais aucunement rien, mais Tom Kaulitz était effrayé. J’avais cessé de frapper partout, pour rester assise-là, incapable de me relever. Je ne dis rien, honteuse. Un pas après l’autre, ne me lâchant pas du regard, il s’était avancé. Arrivé tout près de moi, il s’était assis par terre, lui aussi. Par contre, il restait neutre. Doucement, tout doucement, il me serra contre lui, et je laissai ma tête tomber sur ses cuisses, me couchant ici. Il caressa ma chevelure dépeigné.

« J’ai mal agis. »
Souffla-t-il, comme s’il retenait un surplus d’émotion. Je ne répondis pas, mais bien au fond de moi, je me disais que la nuance était le fait qu’il n’avait pas agis. Il avait préféré s’éloigner. Pourquoi ?

Le dreadé continua de passer sa main dans mes cheveux, et il essuya du revers de la main les larmes qui s’échappaient de mes yeux. J’étais à sa merci, encore une fois, mais j’étais si bien, et je me sentais en sécurité. J’aurai resté comme ça une éternité, j’aurai vécu toute ma vie couché sur lui, la tête sur ses genoux, avec sa main et son regard protecteur. Je retins un nouveau flot de larmes.

« Ça à pris ton départ pour réaliser à quel point je … je tenais à toi, Alex. J’avais même pas réalisé que cette … putain de rechutes, c’était parce que tu me manquais, et que je n’avais pas cette force sans toi à mes côtés. Je ne sais pas ce qui m’a prit d’avoir été aussi distant, j’ai pris peur, on dirait … »
Sa voix se brisa, et je l’entendis renifler. Au fond, lui et moi, on était pareil. Nos faces cachés étaient les mêmes. Par contre, certaines choses me différenciaient de lui. J’étais plus confiante avec mes sentiments, tandis que lui, il doutait de tout.

« Est-ce que tu m’aimes ? »
Demandais-je, les yeux fermés, d’une voix basse.

Tom cessa de caresser ma chevelure, et seul le bruit des rapides se fit entendre.

« Oui. »
C’est tout, rien d’autre.

« Alors dis-moi-le. »

L’humain, et non le célèbre guitariste de Tokio Hotel, poussa un soupir.

« …J’aimerais bien, mais j’y arrive pas. Par contre, je suis persuadé que j’ai vraiment des sentiments pour toi. J’arrête pas de penser à toi, y’a qu’avec toi que j’ai envie d’être, tes sourires, ton respire, tes yeux, ils me manquent au bout d’une minute. Alex, je n’arrive pas à te le dire car j’ai peur. J’ai peur de me réveiller demain, et que tout sois terminé. »
Sa voix était remplie d’émotions, des émotions, et un ton de voix, que je n’avais jamais même soupçonnée l’existence chez cet homme. Je ravalai mes larmes, et je levai la tête, me redressant pour me retrouver assise. Il finit par ajouter ;

« Tu vois, moi aussi j’ai cru aux contes de fées, mais c’est le méchant qui à finit par gagner. C’est stupide … »
Non, non, non … Je ne voulais pas, je ne voulais plus. Je n’avais plus cette force, et j’étais incapable de me battre contre qui que ce soit. Je ne comprenais pas pourquoi il n’arrivait pas à me dire ces 2 mots si simples, pourtant. ; Je t’aime. Je ne voulais pas lui faire du mal, au contraire. Il me sauvait comme je le sauvais, mais il avait peur, et cette peur était en train de me tuer. Oh, bien sûr, ce n’était pas de sa faute, et je ne lui en voulais pas d’être terrifié, mais ce sentiment était destructible, et il s’attaquait à moi maintenant. J’avais peur de la vie et de ses obstacles.

« Va-t-en. »
Je m’étais levé, les jointures en sang, et je m’étais avancé vers cette barrière. Celle qui m’empêchait de partir.

« Qu…quoi ? Alex, j’ai fais des milliers de kilomètres pour te dire tout ça, et tout ce que tu trouves à me dire … C’est … C’est ça ? Je veux finir ma vie avec toi ! »

J’éclatai de nouveau en sanglot. Ces mots me faisaient si mal. Le visage en larmes, je me retournai vers lui, qui s’était levé à son tour, debout, à l’extrémité du pont. Je criai, en pleurant ;

« Va-t-en ! Je t’en pris Tom. Fais le pour moi, pour nous. Va-t-en. Je te rappellerai. J’ai besoin de réfléchir. »
Je baissai les yeux vers cette rivière. Je n’ai plus la force d’être ici, mais aurais-je les capacités nécessaires pour être un ange ?

Du coin de l’œil, je le vis s’en aller, et emprunter le petit sentier. Il ne fixait le sol, sans doute pleurait-il. Je m’en voulais de devoir le laisser ici, l’abandonner en quelque sorte, mais ma décision était prise. Je traversai la barrière et je posai un regard sur cette eau qui s’affolait, pour finalement fermer les yeux. Vas-y, Alex.

Sans chanter, je récitai cette chanson qui me tenait en vie, et qui m’accompagnerait dans la mort : By your side.

« If the world makes you confused
And your senses you seem to lose
If the storm doesn't wanna diffuse
And you just don't know what to do
Look around
I am here. »
Je serai toujours là pour eux, comme ils ont essayés d’être là pour moi.

Je pris une grande respiration, et je sautai.